© EuropaCorp Distribution
Un groupe de commerçants monte un spectacle à but caritatif. Ils vont tous répéter chez Manu, au bistro du coin...
S'il est intéressant de se poser des questions sur le motivation et l’origine de la création d’un film (transmettre une histoire vraie, dénoncer un problème…), il faut savoir aussi de temps en temps se laisser aller et prendre le film pour ce qu’il est, à savoir un moment de divertissement censé nous faire rire et le tout sans prétention. Seulement quand on ne rigole pas une fois (ou très peu…par dépit) en 1h20, nous sommes en droit de nous poser certaines (autres) questions.
« Au bistrot du coin », l’une des dernières productions EuropaCorp semble malheureusement plus appartenir à une catégorie de productions faites à la va-vite, le tout dans le but d’amasser un petit pécule rapidement, avec comme objectif principal de combler un déficit potentiellement croissant. Et ce genre d’entreprise peut se révéler qualitatif (toute proportion gardée) quand on s’appelle Richard Donner, Mel Gibson et Danny Glover et qu’en 6 mois chrono on emballe un 4ème épisode de « L’Arme fatale » sans scénario, sans préparation, afin de sauver la Warner du gouffre. Le secret ? Se reposer sur la facilité, sur des acquis, en priant pour que le public se précipite dans les salles. Mais cela ne marche que lorsque l’on a du talent.
Ici, rien de cela. Regroupant une multitude de visages connus du monde comique au rabais (les deux « Nous C Nous » qui n’ont jamais percé, des comiques enfermés sur Rire et Chansons…) plus des amis venus pour sauver le naufrage comme Fred (Testot), Frédérique Bel (en Marie-Anne Chazel du pauvre….loin du talent que possède l’ancienne star de « La minute blonde ») ou encore Bruno Solo ou Eric et Ramzy, le film ne ressemble à rien. On a même l’impression d’être témoin d’une succession de sketchs visant à pouvoir placer tout le monde (mais que font Berleand et Mr Eddy dans ce navet ?).
Sous prétexte d’une pauvre histoire de création de spectacle organisé par les commerçants d’une rue et répétant au bistrot du coin, le film se veut populaire (on reprend une petite musique à la guitare plagiant « Le diner de cons », des titres rappelant les comédies françaises des années 70…) mais il s'agit là d'un véritable piège, d'une peinture de clichés sur les français (dont on se moque ouvertement). Tout le monde surjoue, surnage, cachetonne et n’arrive pas à masquer le fait que nous assistons au naufrage d’un studio, qui à force de formater tous ses films finit par tourner en rond. EuropaCorp semble avoir depuis longtemps touché le fond et « Au bistro du coin » serait le signe que maintenant, ils commencent à creuser... dommage quand on sait qu'il s'agit du studio qui a su produire notamment « 15 Août », à une époque à laquelle on ne se moquait pas de nous, à une époque à laquelle on cherchait à faire du cinéma. « Au bistro du coin » est donc le genre de film dont on ne reprendra certainement pas une tournée.
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