© Mars Distribution
Wallace en a marre de son quotidien monotone d’homme de bureau, traversant sa vie comme un fantôme et n’arrivant même pas à être un père pour son fils. Mais, déterminé, il compte bien tout recommencer et oublier ce passé banal. Il met alors en scène son propre suicide et devient Arthur Newman, homme de bonne famille vivant de sa passion pour le golf. Mais alors que son plan était tout tracé, sa rencontre avec la belle Mike va complètement chambouler sa nouvelle vie…
Pour son premier long-métrage après avoir œuvré dans le monde publicitaire, Dante Ariola s’attaque à une histoire d’amour atypique entre deux êtres rejetant leur vie pour vivre à travers une identité factice. Usé de son quotidien banal et bien rangé, Wallace décide de tout abandonner et de devenir Arthur Newman, un joueur de golf professionnel donnant des cours à travers le monde. Sa terre promise est Terre Haute, dans l’Indiana, là où l’attendrait justement un emploi de professeur de golf. Mais sur le chemin de son Eldorado, il rencontre la belle Michaela, jeune femme dépressive et perdue pour laquelle il s’éprend immédiatement.
Toute l’originalité de cette romance consiste dans la personnalité délurée de la belle, celle-ci étant une véritable bombe émotionnelle à retardement prête à sangloter en permanence. Mais de cette rencontre surprenante entre deux êtres cachant leur véritable identité pour exister, le réalisateur en retient uniquement le pathos et un mélodrame impersonnel complètement inoffensif. Au lieu de se focaliser sur la folie des protagonistes et sur ce road-movie identitaire, le metteur en scène préfère multiplier les saynètes redondantes, moralisatrices et bien pensantes, effaçant complètement les perspectives que nous faisaient entrevoir les premières minutes.
Si certains moments parviennent à nous esquisser des sourires, le scénario maladroit et brouillon du métrage empêche l’envolée lyrique qui aurait permis aux personnages d’évoluer dans cet univers mielleux. Usant d’une ringardise affligeante dans la mise en scène – silhouettes en contrejour, quand tu nous tiens – le travail des comédiens est complètement annihilé par les errances visuelles. Pourtant, Colin Firth et Emily Blunt ne déméritent pas, mais leurs efforts sont vains.
Et on ne peut que regretter qu’"Arthur Newman" n’ait pas accepté son exubérance et sa folie, préférant distiller des leçons de morale, comme l’importance d’assumer ses responsabilités ou d’aider son prochain, au lieu de poursuivre dans la veine qu’on aperçoit durant quelques instants : une amourette déjantée entre un être banal se rêvant extraordinaire et une névrosée se rêvant comme tout le monde. Malheureusement, on doit se contenter de quelques fulgurances, pour le reste, c’est l’ennui qui nous gagne. Dommage…
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