affiche film

© SND

ARRÊTE DE PLEURER PÉNÉLOPE


un film de Corinne Puget et Juliette Arnaud

avec : Juliette Arnaud, Corinne Puget, Christine Anglio, Jacques Weber, Maria Pacôme, Pierre Boulanger...

Chloé, Léonie et Pénélope sont trois amies d’enfance, éloignées par la vie, mais le passé va venir frapper à leur porte. La tante de Chloé, chez qui les filles ont passé tous leurs étés juvéniles, a décidé de leur léguer sa maison de campagne. Les trois (anciennes) amies vont alors partir, le temps d’un week-end, afin de constater l’état de la maison dans le but de la vendre. Mais rapidement les souvenirs et la nostalgie remontent à la surface, accompagnés de vieux secrets et de règlements de compte en tout genre, le tout accompagné de franches rigolades. Le séjour risque d’être un peu plus long que prévu…


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Photo film

On prend les mêmes et on recommence

À l’origine, il y a une pièce de théâtre éponyme devenue culte, qui racontait l’histoire de trois jeunes femmes se retrouvant pour l’enterrement de vie de jeune fille d’une quatrième. En retard, les trois protagonistes principales en profitaient pour faire le bilan de l’échec de leurs vies sentimentales entre fous rires et pleurs. De cette douce euphorie et après 1200 représentations, la suite est lancée avec un nouveau vaudeville impliquant à nouveau ces filles, 5 ans plus tard, mais la sagesse toujours aux abonnés absents. Face à ce nouveau succès, deux des interprètes (Juliette Arnaud et Corinne Puget), aussi auteures des deux pièces avec leur troisième comparse, ont alors retroussé leurs manches, attrapé une caméra et ont décidé de transposer l’histoire au cinéma. Ne choisissant pas la facilité, elles ont opté pour un choix original en décidant de reprendre les mêmes personnages mais de les envoyer dans un univers différent, essayant de conserver uniquement la quintessence de l’œuvre originale. Ainsi, si leurs personnalités sont restées les mêmes, elles se retrouvent à nouveau pour la première fois après de nombreuses années de distance et cette fois-ci, elles doivent vendre la maison dont elles viennent d’hériter.

C’est alors avec plaisir que l’on retrouve (découvre) Chloé, au langage de camionneur, avec la constante envie d’étriper tout ce qui bouge, Léonine, légèrement hyperactive et hautaine du fait de sa réussite financière et enfin Pénélope, plus fragile que jamais. Le seul problème de ce métrage est que l’humour des pièces a dû rester bloqué dans les balcons du Théâtre Trévise. En effet, ce premier passage derrière la caméra se rapproche plus de l’accident industriel que du coup de génie. Pourtant, le pari était alléchant, les réalisatrices refusant le huis-clos et les codes du théâtre filmé pour proposer un véritable film de cinéma. Néanmoins, l’obstacle n’a pas été franchi et toute l’entreprise s’écroule dès les premières minutes du film. L’absence de rythme dont pâtit le film est certainement l’une des principales raisons de ce fiasco, d’autant plus que le film navigue entre plusieurs genres avec peu de réussite, notamment la comédie et le drame mais aussi le fantastique. Si certains seconds-rôles enrichissent substantiellement le scénario (mention spéciale à Jacques Weber), l’intrigue ne possède que peu de ressorts enthousiasmants. Si les personnages sont caricaturaux comme souvent dans le vaudeville, le véritable embarras vient de l’impression désagréable que les intérêts financiers sont le moteur de ce long-métrage, l’aspect artistique étant à peine envisagé.

Certes, certaines vannes pourront permettre de faire naître un sourire chez quelques spectateurs, mais le ratio vannes / rires provoqués est encore plus alarmant que les chiffres du CAC40. En voulant plaire au plus grand nombre, en multipliant les différentes sous-intrigues et en essayant tous les types d’humour (y compris les blagues scatos), les spectateurs se retrouvent vite désœuvrés face à une telle vacuité. Les problèmes auxquels sont confrontés les différents personnages sont traités avec une banalité affligeante, la seule lueur d’espoir apparaissant dans le personnage de Pénélope, tiraillée entre le passé et le futur, entre la nécessité de devoir faire des entraves à sa morale et l’envie de se battre pour ses principes. Et même si elle est la seule survivante de ce naufrage, au final, il ne reste plus qu’un film à vite oublier, en espérant qu’il n’entachera pas la réputation des pièces de théâtre. Si de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas; du théâtre au cinéma, le chemin semble beaucoup plus long !

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