© Mars Distribution
Antoine, maître d'hôtel dans une brasserie parisienne, sauve un inconnu du suicide. Ce dernier (Louis) étant très dépressif, Antoine décide de l'aider au mieux. Il le recueille chez lui, lui trouve un travail et entreprend secrètement de retrouver Blanche, la femme qui a quitté Louis, la cause de son mal-être… Mais pour Antoine, tout ne sera pas aussi facile qu'il le pense!
Pierre Salvadori revient à la comédie après un détour du côté du drame (" les Marchands de sable "). Malheureusement privé à jamais de ses acteurs fétiches (Marie Trintignant -à qui est dédié le film- et Guillaume Depardieu, pour les raisons que l'on sait), le réalisateur a réuni pour la première fois à l'écran Daniel Auteuil et José Garcia (à part si l'on compte le tout petit rôle de ce dernier dans " Romuald et Juliette " en 1989, au moment où il n'était pas encore connu). Auteuil endosse superbement le rôle d'un personnage plutôt complexé et réservé, proche de celui qu'il avait dans " le Placard " mais avec un cœur gros comme ça ! Du cœur, le personnage de Garcia en a aussi, mais le sien est brisé. L'acteur que l'on a plutôt l'habitude de voir en "clown" démontre de belle façon que son talent n'est pas limité à cela, avec un rôle parfois comique voire burlesque mais souvent très émouvant, les yeux rouges de douleur et de désolation. C'est tout le ton du film qui est donné à travers le personnage de Louis : un mélange d'humour, de tendresse, de générosité, de romantisme et de tristesse. En bref, une belle brochette de sentiments humains !
L'arrivée progressive du personnage de Sandrine Kiberlain est sans doute l'une des plus belles réussites de Salvadori : Blanche est d'abord aussi absente que l'Arlésienne de Daudet, devenant ensuite une silhouette découpée et une ombre chinoise avant d'apparaître enfin à nos yeux et à ceux d'Antoine. Le charme s'opère alors et ouvre la voie à quelques belles scènes de déclarations d'amour plus ou moins sous-entendues. Sandrine Kiberlain nous livre ainsi une belle démonstration de ses compétences, dans un jeu raffiné qui ne manque pas d'humour, nous révélant elle-même les secrets de son personnage dans une des meilleures répliques du film : " je ne suis pas une fille facile mais je suis conciliante quand même ".
Certaines scènes sont très (trop ?) légères, d'autres beaucoup plus travaillées, et même si l'on regrette que quelques séquences aient été coupées à la tronçonneuse au montage (la plus grande faiblesse du film et principale cause d'un manque d'homogénéité qui dessert l'histoire au profit d'une succession de sketches), la globalité du film est assez plaisante. On en sort détendu, en se remémorant les meilleurs passages : l'entretien d'embauche, le homard, les bruits gutturaux de Louis lorsqu'il panique, la mamie, l'apparition de Blanche, ou encore le faux coup de téléphone d'Antoine chez la fleuriste.
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