© Gebeka Films
Dans la collection En sortant de l'école, des animateurs illustrent cette fois-ci 13 poèmes de Guillaume Apollinaire, sous forme une nouvelle fois de films d'animation...
Après "En sortant de l'école" consacré à Jacques Prévert, "Le Salsifis du Bengale" consacré à Robert Desnos, voici que la collection elle-même intitulée En sortant de l'école s'enrichit de 13 courts métrages regroupés dans un recueil consacré à Guillaume Apollinaire, auteur nostalgique et avant-gardiste du début du 20e siècle. De factures très variées, d'aquarelles en papier découpé, de crayonnage en traits à l'importance variable, ces petits films abordent, avec le texte du poète lu en voix-off, la guerre, les souvenirs d'enfance ou de moments chaleureux, mais aussi les saisons, l'agitation de la ville, tout en tentant de rendre le graphisme aussi sensoriel que le texte qui lui sert d'inspiration.
Certains courts sont consacrés à la guerre, tels "Un oiseau chante" (couche de 2D sur des décors flous) dont l'action se situe dans une tranchée , "Mutation" (aux traits de contours inexistants) où l'on suit un soldat espérer son retour au pays et l'amour qui l'attend, "Fusée signal" (pastels et dessin classique) qui voit un blessé observer le monde extérieur par des reflets dans les vitres de la voiture qui le transporte, ou encore "Carte postale" (papier découpé et articulé).
D'autres films s'intéressent plus à des souvenirs de sensations rassurantes, comme "Je me souviens de mon enfance" (stop-motion avec décors de papier) qui capte de petits riens, "Le repas" (dessin appuyé, au trait épais) décrivant avec vigueur la joie dans un foyer autour d'une mère qui cuisine, ou encore "Le pont Mirabeau" (aux formes très schématiques), qui joue sur la suggestion et observe des ronds dans l'eau ou des gens qui marchent sous la pluie. On peut aussi classer dans la même catégorie "L'automne" (aux magnifiques décors de nature, fournissant mille détails) qui donne à voir cette saison qui dépose son manteau de brouillard sur la campagne.
Moins joyeux, "Le coin" (traits légers et tâches d'aquarelle) s'attaque à la pauvreté des travailleurs, mourant de leur dur labeur. D'autres courts s'inscrivent en contrepoint, décrivant le tourbillon et les battements de la cité ("Ville et coeur", alliant crayons couleurs et papier découpé), les fêtes de village et leurs fanfares ("Saltimbanques", aux décors en aquarelle et animaux en pastels grasses), ou l'ivresse engendrée par la musique ("À toutes les dingottes et à tous les dingos", aux traits de contours multiples et mouvants, dont on sent les influences liées à Bill Plympton). Enfin, reste "Le bestiaire" (aux chatoyants à plats de couleur), court onirique qui lie nature exubérante et paysages superbes. Au final le recueil constitue un ensemble hétérogène intriguant, qui regorge à la fois de nostalgie et d'espoir, de beauté et d'ivresse, les films les plus réussis étant certainement ceux qui parviennent à transmettre l'aspect sensoriel de la poésie d'Apollinaire : "Je me souviens de mon enfance", "Le repas" et "Automne".
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