affiche film

© Shellac

APNÉE


un film de Jean-Christophe Meurisse

avec : Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual…

Céline, Thomas et Maxence sont inséparables. Ils aspirent tous les trois à se marier, fonder une famille, avoir un travail, des rêves tout à fait classiques. Sauf qu’ils ne font rien comme les autres, et les chemins qu’ils prennent sont tout sauf traditionnels…


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Photo film

Lorsque le burlesque et l’absurde se marient pour exposer les travers de notre société

Souvent, on reproche au Festival de Cannes d’inviter toujours les mêmes personnes et de promouvoir un certain classicisme. Avec "Apnée", présenté à la Semaine de la Critique, difficile, voire impossible, de faire ces reproches. Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’un premier film signé Jean-Christophe Meurisse, créateur et metteur en scène du collectif théâtral Les chiens de Navarre. Ensuite, et surtout, parce qu’il s’agit d’une œuvre déjantée, totalement « WFT » et inclassable. Dès les premières minutes, le spectateur est balancé dans un univers joyeusement anar, où tous les codes de la bien-pensance sont explosés.

Le film s’ouvre ainsi dans l’habitacle austère et immaculé d’une salle municipale. Face à une jeune femme désirant épouser deux hommes, le maire perd progressivement ses nerfs, jusqu’au déchaînement de colère. À l’image de cette séquence, le métrage est un voyage délirant, une déconstruction fantasque du réel, une œuvre gentiment bordélique où tout devient possible. S’attaquant à l’évolution des mœurs comme au monde du travail, "Apnée" est avant tout marqué par son insoumission, un ton acerbe et potache qui ose toutes les vannes, les plus fines comme les plus grossières.

Reposant grandement sur le talent des comédiens (tous les dialogues ont été improvisés), cette comédie voit toutefois son humour s’effriter quelque peu au fur et mesure des différents sketchs. Étonnant, le film n’est jamais aussi bon que lorsqu’il inscrit ses blagues impertinentes dans des situations cadrées (la séquence du « coach en réussite » est tout simplement excellente), les farces étant moins caustiques lorsque le vaudeville part en roue libre totale (cas de la soirée par exemple). Mais réussir à capturer tant de folie avec une telle poésie est un exploit qui mérite largement qu’on s’accorde quelques minutes pour découvrir ce trip inimitable.

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