affiche film

©europacorp distribution

ANGEL-A


un film de Luc Besson

avec : Jamel Debbouze, Rie Rasmussen, Gilbert Melki, Serge Riaboukine

André a des emmerdes, il est endetté jusqu’au coup et sa vie ne tient qu’à un fil. Errant dans Paris, il rencontre alors Angela, une belle jeune femme sur le point de se suicider. Une rencontre décisive…


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Photo film

Parfois beau, mais irrégulier et profondément creux… donc très décevant !

Ceux qui avaient défendu Luc Besson coûte que coûte pendant des années sous prétexte qu’il y avait une différence entre ce qu’il réalisait et ce qu’il ne faisait que produire (et parfois écrire) risquent, comme moi, de tomber de haut ! Car son neuvième long métrage suffit à donner raisons à ses détracteurs : son cinéma sonne creux ! On en vient même à se demander si on aime toujours autant ses films précédents qui nous avaient tant marqués étant plus jeunes…

Qu’est-ce qui nous plaisait tant finalement ? Sans doute rien de plus que des personnages relativement mystérieux et/ou attachants (souvent des duos: Mathilda/Léon, Jacques/Enzo…) et des atmosphères simples mais particulièrement indescriptibles. Le problème dans "Angel-A", c’est que les personnages n’ont pas la profondeur des meilleurs héros bessoniens et l’atmosphère est d’une platitude ennuyeuse, le remplacement de ce cher Eric Serra par une certaine Anja Garbarek à la musique n’arrangeant décidément pas les choses.

L’histoire est d’une banalité impressionnante et les inspirations sont si manifestes que ça ressemble souvent à un honteux plagiat indigne des filiations que Besson tente de nous faire gober : "La Fille sur le Pont", "Les Ailes du Désir", peut-être même "Une Vie moins ordinaire"… Besson va même jusqu’à l’auto-citation tant les parallèles avec ses films précédents sont flagrants, notamment avec "Léon" dont il reprend au mot près l’une des répliques cultes (« Tu arrêtes de dire Ok, OK ? – Ok !... »).

Du coup, ça pue un peu l’auto-satisfaction et l’incapacité à se renouveler. Le talent n’y est pas (ou plus ?) et on est très vite écoeuré par cette sorte de gloubi-boulga indigeste engendré par le mélange d’humour lourd estampillé EuropaCorp (la scène chez les flics, les répliques des méchants loubards ou la représentation stéréotypée de certains personnages semblent tout droit sorties de "Taxi" !), le côté one-man-show jamelien (sympa en soit mais pas dans ce contexte), les raccourcis et ellipses un peu trop faciles, les dérives métaphysiques style psycho-tests et horoscopes de "Voici", et un pseudo-romantisme cul-cul la praline et bourré de lieux communs. Ajoutons à cela une diction souvent incompréhensible et un jeu très approximatif d’une Rie Rasmussen beaucoup moins sexy que pour son mini-rôle dans "Femme Fatale" (souvenez-vous, ce fameux bijou sulfureux au début, oui, c’était elle !) et dont la prestance fait presque regretter la Milla Jovovich qu’on trouvait déjà si fade dans le temps !

Finalement que peut-on sauver de ce film ? Malgré son côté un peu trop "carte postale léchée", la photo noir et blanc de Thierry Arbogast est plus qu’appréciable et constitue sans doute le seul intérêt de voir ce film sur grand écran (pour le reste, on peut attendre le DVD !), un bon signe en tout cas de son retour en forme après une mauvaise période entachée par l’exécrable "Catwoman". Côté acteur, les seconds rôles sont honnêtement assurés par Gilbert Melki et Serge Riaboukine mais les très seconds rôles sont là encore dignes d’un "Taxi".

Pour ce qui est de Jamel Debbouze, si l’on parvient à supporter son humour, il faut bien avouer qu’il s’en sort plutôt bien. Il est même responsable des quelques émotions fortes du film, notamment dans les deux seules très bonnes séquences : celle du restaurant où il apprend la vérité sur Angela et celle dans les toilettes où Angela lui apprend à s’aimer. Ces deux scènes et la photo sauvent le film d’une submersion complète dans la Seine… En tout cas si le réalisateur est probablement déchu auprès de ses (ex-)fans, une chose est sûre : faire un film d’auteur intimiste ne semble pas être dans les cordes de Besson !

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