affiche film

© Orange Studio

ALIEN CRYSTAL PALACE


un film de Arielle Dombasle

avec : Arielle Dombasle, Nicolas Ker, Michel Fau, Asia Argento, Jean-Pierre Léaud, Joséphine de La Baume…

Un savant fou, à la tête d’une société secrète ésotérique, organise un faux tournage pour provoquer la rencontre entre une réalisatrice et un rockeur, qu’il considère comme étant à la fois suffisamment différents et compatibles pour recréer le mythe antique de l’androgyne : la réunion parfaite d’un homme et d’une femme…


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Photo film

Ni queue ni tête (et pas grand-chose d’autre)

Présenté comme une « tragédie musicale » et revendiqué comme un film underground d’inspiration lynchéenne (rien que ça !), "Alien Crystal Palace", quatrième long métrage de fiction d’Arielle Dombasle, ressemble dès le départ à un objet foutraque et kitsch dont on peine à saisir le sens comme la tonalité. On rit volontiers (ou on soupire, selon l’état d’esprit) devant la mise en scène laborieuse, les costumes bling-bling de pacotille, les effets démonstratifs ou encore le jeu souvent approximatif (que ce soit de la part de non-acteurs comme Christian Louboutin ou d’acteurs reconnus comme Michel Fau). Si l’humour est quelquefois volontaire, l’ensemble se prend bien trop au sérieux et devient d’autant plus affligeant. Tout ou presque est risible : la superficialité éthérée, l’incohérence des situations, la progression indigeste du scénario (« on s’en fout du scénario », dit un personnage, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’autodérision, de lucidité ou de maladresse), la candeur des fantasmes saphiques ou des délires ésotériques, la réalisation laborieuse voire aléatoire…

Si l’on peut ça et là s’amuser en prenant le film au second degré (comme avec tout « bon » nanar qui se respecte), la médiocrité générale finit par être lassante et même oppressante. Le personnage de Nicolas Ker y est aussi pour beaucoup : à la fois caricature de lui-même et sorte de sous-Gainsbourg (le cliché du séducteur provocateur, vulgaire, désinhibé et – évidemment – ivre), il erre à travers le film comme une figure incontrôlable et agaçante, dont les répliques sont parfois inaudibles et les motivations illisibles. Sa musique aurait au moins pu être un atout du film, mais rien ne permet de la mettre suffisamment en valeur.

Le ridicule atteint également son paroxysme avec l’ubiquité de l’inspecteur (incarné par Theo Hakola, avec ses faux airs de Jeremy Irons ou de Christopher Lloyd), qui dirige une improbable police internationale à mi-chemin entre la Gestapo et les icônes fétichistes de Tom of Finland ! Quand une autre réplique déclare « Vous ne pouvez pas comprendre, je suis désolé », on serait tenté de répondre que c’est effectivement désolant…

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