© Océan Films
Alors que la race humaine est sur le déclin, une partie des descendants décide un beau jour de revenir sur terre, s'engageant dans une guerre face à la congrégation Gaia. Seul le capitaine Albator n'a toujours pas renoncer à ce dessein, et continue de recruter aux quatre coins de la galaxie...
Shinji Aramaki nous livre une nouvelle version des aventures du personnage créé par Leiji Matsumoto en 1969, dérivée de la série de mangas du même nom (Dai-Kaizoku Captain Harlock en 1969, Gun Frontier en 1972, Galaxy Express 999 en 1977, Capitaine Albator en 1977, Queen Emeraldas en 1977 et L'Anneau des Nibelungen en 2002). La plupart des quarantenaires ou trentenaires qui auront connu Récré A2 et Dorothée, se souviendront forcément du sombre Albator, le pirate de l'espace, qui luttait notamment contre les maléfiques sylphides puis les humanoïdes, puisque la série télévisée a été diffusée à partir de 1980 pour "Albator, le corsaire de l'espace" et à partir de 1984 pour "Albator 84" sur Antenne 2 (ex nom de France 2). Situant l'action de ce nouvel opus après l'ensemble de la série (le vaisseau Arcadia, propulsé à la matière noire et capable de s'auto-réparer, transporte en effet à son bord la dernière des Sylphides, devenue une pseudo-alliée à la fin de la série), le film traite à différents niveaux de la notion de culpabilité, au travers d'un scénario touffu, qui passionnera certains alors qu'il risque d'en égarer d'autres.
Prenant comme point de départ l'idéalisation de l'image de la terre, devenue un sanctuaire protégé par une congrégation (Gaia), le récit relate la lutte sans merci d'un mystérieux corsaire désireux de braver l'interdit et de retourner sur sa planète, ceci en inversant le cours du temps et en empêchant la « Guerre du retour ». L'installation est plutôt efficace et permet de maintenir une bonne partie du mystère pendant les deux tiers du film. Les flash-back explicatifs se mêlent avec fluidité aux scènes d'actions, le sombre corsaire devant résoudre nombre de situations et faire face à la présence d'un espion à bord (choisi comme point d'entrée dans le récit, pour mieux entretenir son ambiguïté et laisser au spectateur le mystère de la découverte du capitaine et de son univers vagabond), au danger des planètes qu'il aborde et à une flotte immense de vaisseaux ennemis.
Mais la vraie réussite du film est sans nul doute à chercher du côté de la qualité de l'animation. Soin du détail, ambiances multiples, 3D magnifiant toutes les scènes dans l'espace, le spectateur ne peut qu'être que bluffé par la précision des univers décrit, les niveaux de détail dans les représentations des visages, la beauté des hologrammes et autres illusions. L'Albator 2013, sans effacer la mythologie du personnage initial, fait renaître un homme nouveau, plus sombre et ambigu, que fans comme novices devraient apprécier pour son humanité dénuée de l'aura du « héros ». Aussi passionnant qu'il est visuellement abouti, le film offrira, ce Noël, une alternative complexe aux usuels contes de Disney.
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