affiche film

© Studio Canal

AGE DES TENEBRES (L’)


un film de Denys Arcand

avec : Marc Labreche, Diane Kruger, Sylvie LĂ©onard


Jean-Marc est un fonctionnaire quelconque, doublĂ© d’un pĂšre ratĂ©, qui s’imagine, pour mieux supporter sa vie, qu’il est une vedette du thĂ©Ăątre et du cinĂ©ma, un romancier Ă  succĂšs qui fait tomber les femmes Ă  ses pieds



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Photo film

Décevant car inégal

Denys Arcand revient avec un conte sur le quotidien dĂ©sargentĂ© d'un fonctionnaire qui l'enjolive par des rĂȘves oĂč il sĂ©duit de superbes femmes et est capable d'actions d'Ă©clat. Choisissant de montrer ces moments dĂ©calĂ©s, contrastant avec les cyniques et gris entretiens d'intense bureaucratie que demandent le mĂ©tier quotidien de son anti-hĂ©ros, le rĂ©alisateur quĂ©bĂ©cois des « Invasions barbares » arrive Ă  nous intriguer jusqu'Ă  ce que l'Ă©trange apparaisse dans la vraie vie de son personnage, au travers d’une rencontre avec une fan de reconstitutions mĂ©diĂ©vales. Tirant en longueur, ce rĂȘve Ă©veillĂ© tournant au cauchemar, agace bien plus qu’il ne fait rire.

Ainsi, d'une bonne idĂ©e de dĂ©part, Arcand tire une sĂ©rie de scĂšnes dont la longueur excessive vient rĂ©ellement plomber la lĂ©gĂšretĂ© du rĂ©cit. Epinglant avec dĂ©lice et moult dialogues savoureux, les dĂ©rives de l’administration (comme il l’avait fait avec brio pour les syndicats et l’administration d’un hĂŽpital dans « Les invasions barbares »), Arcand fait preuve de trop de retenue dans les fantasmes de son personnage principal. Je ne sais pas aujourd’hui, si les personnes ĂągĂ©es n'ont plus que l'imagination pour vivre, mais « L’ñge des tĂ©nĂšbres », sensĂ© ĂȘtre le dernier Ă©pisode de la trilogie entamĂ©e avec « Le dĂ©clin de l’empire amĂ©ricain » apparaĂźt bien moins incisif et juste que ses prĂ©dĂ©cesseurs. Il n'arrive pas non plus Ă  toucher rĂ©ellement, ce malgrĂ© quelques belles scĂšnes sur la fin, oĂč il est temps de dire adieu aux rĂȘves pour entrer en tant qu'adulte dans un monde de responsabilitĂ©s, sans pour autant se compromettre. Mais cela ne sent pas l’optimisme pour autant.

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