Les affres du métier de scénariste vus par l'équipe de " Dans la peau de John Malkovich "

L'originalité du premier film du tandem scénariste / metteur en scène, Kaufman / Jonze, résidait à la fois en une idée saugrenue, un ton décalé et fantasque, et une réflexion sous-jacente sur l'identité, la personnalité, à la fois brillante et savamment étayée. Avec " Adaptation ", force est de constater que le miracle ne se reproduit pas et que cette critique du journalisme et du formatage (hollywoodien) de la création, paraît vite intellectuellement élitiste voire un rien prétentieuse.

Les interactions de l'anti-héros avec son double, qu'il soit réel ou imaginaire, et avec les personnages de son script, qu'ils dans leurs vies écrites ou palpables, semblent rapidement vaines, le spectateur attendant symbolisme et messages au tournant. Si Chris Cooper compose avec brio un botaniste édenté, passionné de manipulations sur les orchidées, on comprend mal pourquoi Meryl Streep a décroché une nomination aux oscars pour ce rôle de journaliste frileuse.

Heureusement, les scènes impliquant les deux Nicolas Cage, parties complémentaires (commerciale et artistique, enjouée et dépressives) du même personnage, restent assez savoureuses, et nous sortent de la torpeur dans laquelle on s'enfonce peu à peu.