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© Pretty picture

À LA UNE DU NEW YORK TIMES

(Page One: Inside The New York Times)


un documentaire de Andrew Rossi

avec : Carl Bernstein, David Carr, Brian Stelter, Bruce Headlam, Tim Arangon, Bill Keller, Julian Assange…

Quel avenir pour le journalisme à l’ancienne et les journaux papier ? Comment est vécue l’ère numérique par le monde de l’édition ? Le traitement de l’information change-t-il avec le support ? C’est en restant 14 mois dans les bureaux du New York Times et en suivant leurs journalistes que le réalisateur Andrew Rossi tente d'esquisser une réponse à toutes ces questions…


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Photo film

Pour les passionnés du monde de la presse et de l’information

Pénétrer dans les locaux du New York Times, participer à leurs deux réunions quotidiennes de rédaction, suivre les journalistes jusqu’aux rendez-vous avec leurs sources : voici le défi qu’a relevé Andrew Rossi pour tirer un portrait du milieu de l’édition en général et du quotidien le New York Times en particulier. Pour réaliser son documentaire sur les coulisses de cette institution, Rossi a obtenu carte blanche de la part du journal, qui n’a souhaité ni vérifier les images tournées et ni contrôler le montage final. C’est donc en toute liberté, comme pour appuyer la nécessaire liberté de la presse, que Rossi livre un film personnel sur le métier de journalisme et le monde de l’édition aujourd’hui. Car s’il est un domaine en pleine mutation, c’est bien celui-ci… Une crise sans précédent a ébranlé voire condamné de nombreux supports aux États-Unis et de par le monde.

Et le New York Times a beau être LE journal de la capitale économique mondiale, il n’y a pas échappé. La chute spectaculaire des investissements publicitaires est une des premières causes du climat maussade que traverse la presse internationale. Moins de revenus côté pubs mais également côté lecteurs avec l’avènement et le boom des supports digitaux comme médias d’information (sites, blogs et plates-formes d’infos gratuites, tels Wikileaks, Twitter, YouTube…), qui représentent une concurrence de masse avec un accès à l’info peu onéreux et une mise à jour de l’actualité presque immédiate.

Andrew Rossi propose son point de vue pour comprendre comment le NYT peut encore conserver ses lecteurs et en séduire de nouveaux. Il lui suffit de suivre les journalistes pour nous convaincre du professionnalisme et de la qualité de l’information traitée dans les colonnes du NYT. C’est à de véritables journalistes d’enquête et de terrain que l’on a affaire, investissant pour détenir et diffuser des reportages fouillés, riches et exclusifs, ce dont sont très loin d’arriver à réaliser les blogueurs ou les journaux gratuits. Comme il est bon de rappeler que des supports comme 20 minutes ou Métro, chez nous, ne sont que de purs produits réalisés à partir de dépêches AFP ! Ceux qui veulent de l’information de qualité doivent donc la payer : acheter le NYT c’est comme d’aller chez son boucher, c’est plus cher, mais c’est meilleur !

Les moments les plus passionnants de ce documentaire sont illustrés par les personnalités mêmes des journalistes interviewés et suivis dans leur quotidien par Andrew Rossi. Ainsi, les deux profils antinomiques du jeune reporter de la nouvelle génération face à celui de la vieille école font des étincelles. Le premier est Brian Stelter, recruté depuis la blogosphère après s’être fait remarquer pour la qualité de son site et de ses écrits. Avec son profil de geek connecté en permanence à la toile et qui twitte plus vite que son ombre, il représente tout l’inverse du second, David Carr, celui qui a si longtemps résisté aux nouvelles technologies mais qui a bien dû céder aux sirènes de la modernité, reconnaissant aujourd’hui les valeurs qu’apportent ces sites auxquels tous les grands journalistes de notre temps ne sont plus étrangers. Deux profils et deux écoles différents qui marquent ce documentaire.

Car David Carr est une vraie célébrité aux États-Unis alors qu’il est un sombre inconnu en France. De tous les plateaux de télévision, de toutes les conférences sur le journalisme, il est doté d’une personnalité qui, il faut bien le reconnaître, a de quoi décoiffer ! Ancien toxico, il a un parcours incroyable qui a quand même fini par le mener jusque dans les colonnes du New York Times… Respect !

Loin d’être hagiographique sur cette institution, Rossi revient sur le scandale Judith Miller, du nom de cette journaliste du NYT qui avait révélé la présence d’armes de destruction massive en Irak, allégations qui avaient servi George W. Bush à envahir le pays, avant que le monde ne découvre la supercherie et que Judith Miller ne revienne sur ses propos et concède que ses sources étaient purement fausses. Le pouvoir des mots et la force des médias est traité par Rossi quand il présente la manière dont Julian Assange a créé Wikileaks en 2006 pour diffuser sur la toile des documents confidentiels pouvant porter préjudice à des petites gens et plus largement aux ententes entre États. Informations reprises d’ailleurs par les grands journaux de notre monde, dont le New York Times.

Très documenté sur le bouleversement de la diffusion de l’information, le métier et le rôle du vrai journaliste, le film d’Andrew Rossi montre également comment, dans un grand journal, on recherche l’actualité, on mène une interview, on fait des choix éditoriaux… un docu qui plaira à coup sûr aux amoureux du monde la presse et qui devrait également arriver à intéresser bien d’autres spectateurs !

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