De règle en règle

Avec l'histoire d'un jeune lapin des villes coincé jusqu'à Pâques avec ses congénères de la campagne, obligé de dormir en dortoir et de suivre un règlement infernal, "L'école des lapins" commençait comme une fable sur la différence des modes de vie et de perception entre urbains et ruraux. Le personnage central, Max, apparaît en effet très vitre comme roublard, tricheur et fainéant, un frimeur affichant son mépris pour la campagne. La différence de culture et de confort entre ville et campagne fait pour les plus petits l'intérêt des premières minutes.

Mais malgré quelques idées sympathiques, tels l'oracle de la carotte, la menace du clan des renards voisins à la recherche de l'œuf d'or qui donne leur pouvoir aux lapins, et surtout l'amusante catapulte à renards, le scénario apparaît progressivement comme ayant le cul entre deux chaises. D'un côté, on nous assène nombre de règles, savamment numérotées, que le héros va transgresser allégrement en subissant les conséquences évidentes et, de l'autre, on nous sert un classique discours sur l'entraide et la trahison, tout en affirmant que « connaître les règles est bien utile pour savoir comment les contourner ».

Si certains messages sont loin d'être idiots (par exemple : « La peur est mauvaise conseillère »), le côté naïf et enfantin de ce film allemand finit par l'emporter. Ajoutons à cela des images de synthèses plutôt passe-partout, des décors statiques et des ombrages au niveau des personnages et vêtements qui restent minimaux, plus une chanson du bain, collective, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et on ressort du film tout de même un peu déçu.