affiche film

©Haut et Court

A CIAMBRA


un film de Jonas Carpignano

avec : Pio Amato, Koudous Seihon, Damiano Amato, Iolanda Amato…

Dans un port de Calabre, Pio vit avec sa grande famille dans une communauté rom. Beaucoup plus jeune que Cosimo son frère, l’adolescent essaye de se trouver sa place au sein de ce patriarcat où les hommes doivent très vite prouver leur courage. Un jour, son père et son frère sont arrêtés pour l’une de leurs nombreuses extorsions. Pio peut alors prouver à sa famille qu’il est capable de les remplacer et devenir enfin un homme…


3
Photo film

Brutal parcours initiatique

De la poussière, des moteurs qui rugissent, des altercations verbales sur fond de musique saturée… nous voilà totalement immergés dans le quartier rom de Ciambra. Cette ambiance frénétique où les moments de liesse se confondent souvent avec une tension omniprésente, pousse le spectateur à sortir de sa zone de confort. Les mômes marchent à peine qu’ils fument comme des pompiers. Le moindre jeu contient sa dose de risque et chacun doit lutter pour récupérer sa part de pâtes lors des immenses tablées familiales.

C’est dans cette effervescence électrique que Pio tente de se faire une place. Bloqué entre deux générations, il peine à se faire respecter par ses aînés et est à présent trop vieux pour savourer l’innocence survoltée de ses petits cousins. Pour sortir de cette impasse, il enchaîne les menus larcins pour être enfin accepté au sein du clan dominant de la famille. L’arrestation de son père et de son frère va lui offrir cette opportunité mais va précipiter l’adolescent dans un monde cruel dont il ne connaît pas encore toutes les règles. Livré à lui-même et pour un temps déconnecté de la pression familiale, Pio va ainsi pouvoir s’ouvrir à d’autres horizons auprès d’un réfugié africain.

Bien que l’histoire soit une fiction, Pio joue ici son propre rôle et révèle une vraie présence à l’écran. Il est de toutes les scènes et concentre l’attention sur lui dans cette ébullition frénétique qui règne dans le quartier. On avait déjà eu l’occasion de croiser son petit regard inquiet dans « Mediterranea », le premier opus de la trilogie, que Jonas Carpignano consacre à cette petite ville de Calabre. En prenant des angles différents, le réalisateur explore ainsi cet endroit si singulier, carrefour et escale de peuples en migration. Nul doute que Pio aura sa place dans son prochain film « A chiara », dernier volet de cette immersion dans les quartiers oubliés de l'extrème sud italien.

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter