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La classe de troisième, la dernière année avant le grand bain du lycée. Sarah, Jade et Louise vont traverser cette période charnière de l’adolescence avec son lot de problèmes. Entre histoires d’amour, jalousie et disputes, chacune va essayer de trouver sa place dans cet univers impitoyable…
Avec cette chronique adolescente en milieu scolaire, Hélène Zimmer signe son premier passage derrière la caméra. Celle qui a participé au scénario du prochain film de Benoît Jacquot, « Journal d’une femme de chambre », révèle ici un talent indéniable pour dresser le portrait d’une génération avec un souci méticuleux du détail. Car malgré l’esthétisme accordé à la mise en scène, il n’est pas question d’adoucir ou d’édulcorer la cruauté du microcosme adolescent, ce monde où la loi du plus fort domine. Disséquant la dernière année de collège de trois adolescentes, la réalisatrice en profite pour évoquer les grandes thématiques de cet âge, entre amour et haine, entre jalousie et amitié.
Fresque naturaliste, « À 14 ans » lorgne du côté du documentaire, laissant exister ses personnages pour mieux en saisir les attentes et les craintes. Jade, Sarah et Louise formaient un trio de bonnes copines, mais une histoire de garçons va venir tout gâcher, la première se retrouvant laissée de côté et moquée. Car à cet âge, tout va très vite, on bascule des déclarations d’amour aux insultes en un instant. Mais sans forcer le trait, la cinéaste nous plonge dans la violence de ces relations, où une photo facebook devient une source de moqueries, où l’on suit les bad boys pubères pour se donner un genre, où l’on ne pense jamais aux conséquences de nos actes. De cette insouciance enfantine, Hélène Zimmer tire une œuvre forte et viscérale, frappante d’authenticité.
Et si l’émotion est si palpable, c’est en grande partie grâce au casting impeccable, les trois jeunes actrices jouissant d’une aisance déconcertante. En particulier, Athalia Routier, repérée dans le métro, est la révélation du film, éblouissant la pellicule de par sa présence. Tous les moments de vie capturés offrent une autopsie sans concession des jeunes d’aujourd’hui, de cet univers impitoyable où le regard d’autrui est une sentence terrible. Suivant l’évolution de son trio de protagonistes, le métrage plonge le spectateur dans l’intimité de ces jeunes filles, aux prises avec cette étape essentielle où elles recherchent leur identité sociale.
Néanmoins, malgré le talent indéniable des comédiens, il manque ce petit quelque chose qui fait toute la différence pour transformer ce joli drame en une œuvre poignante. Cela passe par des parents un brin trop caricaturaux, un manque d’originalité (thèmes déjà traités des milliers de fois, même schéma narratif, des scènes de soirées une nouvelle fois illuminées par une teinte bleutée…), et des dialogues pas toujours aiguisés. Si on aurait apprécié une analyse psychologique plus poussée, « À 14 ans » demeure un bon premier film ancré dans son époque. Et les parents qui fantasmaient encore sur leurs beaux enfants devraient être surpris par cette réalité-là…
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