©Shellac
Issu d'une « expérience cinématographique » selon ses deux réalisateurs, 9m² pour deux prend pour décor une cellule de prison reconstituée à l'intérieur de la prison des Baumettes, à Marseille. Caméra à la main, dix détenus se succèdent dans ce 9m² et reconstituent des scènes de leur quotidien...
Loin des reportages télé racoleurs et manichéens, 9m² pour deux fonctionne parfaitement car tous les ingrédients s'emboîtent avec souplesse et fluidité : les acteurs connaissent bien leur sujet (pardonnez l'ironie), le « décor » de cinéma est implanté dans la réalité carcérale, et les thèmes abordés (la sortie, la faute, le passage du temps, la cohabitation forcée…) y sont traités avec intelligence.
Le principal atout du film revient au procédé de tournage, mis en place par Glasberg et Cesarini : les détenus se filment eux-mêmes avec une caméra-poing. Aucun regard extérieur, donc aucun jugement. L'appareil se fond dans le décor, au point qu'on croit à des séquences « prises sur le vif ». 9m² pour deux ne laisse ainsi aucune place au mépris ou au jugement ; il traite simplement de l'angoisse de l'homme face la solitude, la liberté inespérée, l'emprise du mal.
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