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Inge et Werner sont mariés depuis trente ans. Trente ans de fidélité, jusqu’au jour où elle rencontre Karl. Le désir prend alors le dessus…
La femme, le mari, l’amant. Et l’amour qui consume tout sur son passage. En somme, cette histoire, on la connaît déjà. Sauf qu’ici, les protagonistes sont septuagénaires… En l’espace d’une demi-heure, on aura vu les trois personnages entièrement nus et deux scènes de sexe assez explicites. La première réaction, soyons honnête, est une situation de rejet : on ne montre pas ça. J’ai même vu des personnes quitter la salle. Ca m’a d’ailleurs fait sourire car ces spectateurs outrés avaient précisément l’âge des acteurs… Heurtés dans leur bonne éducation catholique ? Echo refoulé d’une sexualité éteinte depuis belle lurette ? Refus de devenir voyeuristes de scènes scandaleuses ? Peu importe, laissons les sortir de la salle et voyons où nous mène cette histoire.
Le sexe est mis de côté dans la deuxième moitié du film, car à présent l’histoire prend l’allure d’une tragédie grecque où sont subtilement brassées toutes les interrogations liées à l’amour, la passion, au couple, au pardon, à l'acceptation… Dans le fond, l’âge change-t-il les choses ? C’est la question que se prend le spectateur en pleine face, puisqu'il est mis face à sa situation initiale de rejet. Bien sûr, l’âge n’empêche pas l’amour, physique ou non. Simplement on se rend compte que les choses sont plus difficiles car se rajoutent aux ravages de la passion, l’angoisse du temps qui passe, du temps qui manque, du temps qui reste… avec l’ombre de la mort qui plane, insidieusement, proche.
Il ne s’agit donc pas d’un film délibérément choquant et provocateur, c’est simplement la première fois qu’un sujet aussi délicat est traité sans compromis mais avec un regard réaliste et sensible. « Septième ciel » n’aura donc pas la prétention de vous y emmener, mais vous prouvera qu’il n’y a pas d’âge pour l’atteindre.
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