Salif Jean Diallo se définit comme mécanicien, interprète, pêcheur, artiste, et affirme oublier quelques métiers encore. Le plus impressionnant chez ce sénégalais de 55 ans, c’est sa famille, qui compte, environ dit-il, 32 personnes. Il vit en effet avec ses 5 épouses et (approximativement) 25 enfants. Jean est polygame…
Né à Dakar en 1958, Moussa Touré a d’abord travaillé sur la partie technique des films avant de devenir réalisateur et de créer sa propre maison de production, Les Films du Crocodile. Après s’être essayé aux longs métrages, Moussa Touré s’est approprié la technologie numérique pour tourner des documentaires, un type de cinéma qui fait de plus en plus recette.
Cinq fois cinq en est la preuve parfaite. Film à petit budget, celui-ci relate, sans rien ôter de la spontanéité des protagonistes, la vie de famille d’un polygame. Ses 5 épouses sont filmées en train d’accomplir leurs tâches quotidiennes et on voit les enfants jouer ensemble dans la grande cour de la maison. On ne quitte jamais les murs qui entourent la propriété de Jean, mais on ne s’ennuie pas pour autant.
À chaque instant on en apprend un peu plus sur l’état d’esprit de cette famille sénégalaise et de ses membres. On découvre ainsi que les 5 épouses de Jean auraient préféré un contrat monogame, mais elles acceptent cette grande famille par amour pour leur époux et pour leurs enfants.
A travers son documentaire, Moussa Touré, sans jamais prendre parti, nous livre sans maquillage la réalité de la polygamie. En faisant parler les épouses, les enfants et Jean lui même, le réalisateur fait sortir de l’ombre une pratique dont on parle assez peu, non seulement au Sénégal, mais aussi dans toutes les communautés qui l’ont développée. L’authenticité et la franchise que dégage Cinq fois cinq touchent et font sourire à la fois. Un beau documentaire !
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