Une experte en tapis d'orient essaye de récupérer des spécimens rares pour le compte d'un musée de Teheran. Alors qu'elle fait une halte pour examiner un cas, sa mère, restée dans sa voiture, disparaît avec un exemplaire rare en main...
Voici un petit film iranien qui a fait parler de lui au Festival de Berlin 2008. Histoire de trois femmes, de trois générations, qui ne communiquent plus et en fait ignorent leurs passés ou leurs présents réciproque, le scénario constitue l'essentiel de l'intérêt de ce film témoignage, avec son casting. Coincée entre deux époques, Niki Karimi, l'actrice de « Ten » de Kiarostami, y apparaît perdue, ignorant où sont passées sa mère, sensée être sénile, et sa fille, qui a quitté l'université en secret.
Loin des turbulences urbaines du Téhéran marchand du début du film, la réalisatrice nous offre finalement un voyage au coeur des montagnes, et des campagnes alentour, révélant les petits ou gros secrets de chacune des héroïnes, à force de symboles plutôt bien vus (la vieille porte le tapis tel un couffin, la jeune balance son téléphone portable par la fenêtre...). Le film se transforme alors en une jolie réflexion autour de la liberté et du leg qu'incarne le tapis persan, qui servait aux femmes de dote. Chacun lui donnera ici une valeur, mémoire personnelle pour la grand mère, mémoire du pays pour la mère, trace d'une culture dont elle s'éloigne pour la fille. Touchant.
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