© Ad Vitam
Ville de Chengdu, aujourd’hui. L’ancienne usine 420 et sa cité ouvrière, théâtre de tous les mouvements politiques de la Chine communiste, vont être détruites pour laisser place à un programme immobilier de luxe : 24 City. Huit personnages font part de leurs souvenirs et de leurs aspirations pour l’avenir...
Après « Still Life », Jia Zhangke livre un nouveau portrait de son pays, confrontant le spectre de la Chine communiste aux évolutions sociétales actuelles. Néanmoins, il va encore ici plus loin dans sa quête de réalisme. Son film revêt des allures de documentaire, dans lequel les témoignages se livrent dans des conditions d’interview et sont entrecoupés de scènes de vie quotidienne.
Le mélange de récits véridiques (les ouvriers) et fictifs (les trois femmes sont des actrices et leur personnage n’existe pas) constitue un genre nouveau, une manière assez osée de réinventer le docu-fiction. L’intention est donc plus qu’honorable, surtout si elle vise à exprimer des sentiments profonds et des expériences complexes que de vrais témoignages ne sauraient traduire. Hélas, le procédé n’atteint pas ses objectifs, desservi par une réalisation trop statique et paradoxalement trop journalistique.
Les témoignages, interminables, requièrent une attention trop forte pour être saisis dans leur pleine signification. De plus ils ne sonnent pas très juste : on ne retranscrit pas l’émotion de trois générations de Chinois désarmés face à leur Histoire en terminant systématiquement les (fausses) interviews par des larmes ! Le projet est pourtant intéressant, le sujet très riche et la dernière interview lui donne toute sa dimension. Dommage.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais