© A3 Distribution
Victor vient d’emménager au Québec avec sa mère, mais il lui en veut terriblement de l’avoir obligé à quitter ses amis. Alors il accumule les retards à l’école et semble filer un mauvais coton. Mais un jour, tout va basculer. Lorsqu’il assiste au suicide d’un élève de son école, il ressent le besoin d’en savoir plus sur ce garçon, quitte à délaisser sa vie pour essayer de comprendre l’existence de cet autre…
Pour son premier long métrage, Christophe Cousin a décidé d’autopsier la relation entre une mère et un fils endeuillés par la mort du père. Depuis qu’ils ont déménagé au Québec, les deux ne se parlent quasiment plus, l’adolescent reprochant à sa mère ce déménagement forcé. L’enfant se renferme sur lui-même, jusqu’à ce que le suicide d’un de ses camarades développe en lui une obsession pour la mort. En rébellion contre sa propre existence, la vie écourtée de cet autre va devenir son échappatoire, la manière de se confronter à son propre deuil. Progressivement, il va s’immiscer dans l’intimité de cet être disparu, essayant de noyer son propre chagrin dans la misère des autres.
Et il y a quelque chose de poignant dans le parcours de cet adolescent en froid avec sa mère et la vie, notamment grâce à la prestation de Zacharie Chasseriaud, parfait dans le rôle de ce gamin ayant grandi trop vite. Néanmoins, le talent des comédiens ne saurait effacer les trop nombreuses maladresses d’un métrage bancal, perdu dans ses propres ambitions. Manquant de fils conducteurs, « 2 temps, 3 mouvements » ne se confronte jamais véritablement à ses sujets, comme si le cinéaste avait eu lui-même peur de cette Mort omniprésente. Usant d’ellipses et d’allusions pour essayer de cacher les défauts d’un scénario maladroit, le film ne parvient jamais à traduire le malaise de ses personnages. Malgré les promesses de la situation initiale, les spectateurs devront se contenter d’un drame terriblement monotone et insipide. Fortement dommage…
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais