affiche film

© Kanibal Films Distribution

2 NUITS JUSQU’AU MATIN

(2 nights till morning)


un film de Mikko Kuparinen

avec : Marie-Josée Croze, Mikko Noussiainen, Arly Jover, Andrius Ziurauskas...

Caroline est une architecte française. Jaakko est un DJ finlandais. Suite Ă  une rencontre hasardeuse dans un hĂŽtel de Vilnius, ces deux ĂȘtres se sĂ©duisent et passent une nuit ensemble. Mais lorsqu’une Ă©ruption volcanique perturbe le trafic aĂ©rien et les contraint chacun Ă  ne pas prendre l’avion, cette aventure d’un soir va-t-elle se prolonger ?


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Photo film

1 ennui jusqu’à la fin

S’il y en a qui vont voir ce film en espĂ©rant assister au nouveau "Lost in translation", il vaut mieux qu’ils se prĂ©parent Ă  l’avance, si possible en prenant soin d’emporter un oreiller et un tube de vitamine C afin d’éviter de tomber dans les bras de MorphĂ©e toutes les cinq minutes. DĂ©jĂ  incapable de reproduire ce sentiment mĂȘlĂ© de plĂ©nitude et de transe qui irriguait chaque scĂšne du chef-d’Ɠuvre de Sofia Coppola, ce petit film finlandais ne rĂ©ussit mĂȘme pas Ă  Ă©galer ce que DaniĂšle Thompson avait illustrĂ© dans "DĂ©calage horaire" Ă  partir d’une situation identique. Si l’on s’en tient Ă  jouer les comparatifs avec le film de Coppola, les questions se bousculent. OĂč est passĂ© ce doux spleen qui dĂ©coule du dĂ©phasage suscitĂ© par une situation de transit ? OĂč est passĂ©e cette mise en scĂšne ouatĂ©e qui Ă©voquait une hypothĂšse de rapprochement (et pas forcĂ©ment charnel) sous la forme d’un tendre chuchotement Ă  nos oreilles ? OĂč est passĂ©e la poĂ©sie des sentiments ? OĂč est passĂ© le dĂ©calage suscitĂ© par les problĂšmes de traduction ? OĂč est passĂ©e la beautĂ© du cadre et de la bande-son ? Tout cela s’est ici Ă©vaporĂ©.

Le film auquel on assiste est un peu le squelette des deux films prĂ©citĂ©s. Mikko Kuparinen s’en tient Ă  son canevas de dĂ©part (deux ĂȘtres dĂ©phasĂ©s vivent une aventure d'un soir avec lendemain mais sans lendemains) et laisse sa mise en scĂšne en pilotage automatique. Viennent alors se greffer ici et lĂ  en guise de meubles quelques poncifs rĂ©fĂ©rentiels et narratifs, signes d’un cinĂ©ma auteurisant qui tend Ă  se regarder le nombril : Ă  titre d’exemple, citons le coup classique des deux personnages cĂŽte-Ă -cĂŽte qui regardent ensemble par la fenĂȘtre (parce que c’est « profond » comme image) et qui ne disent rien (parce que c’est-beau-la-dignitĂ©-du-silence-de-deux-ĂȘtres-esseulĂ©s-qui-se-dĂ©sirent-sans-se-dĂ©sirer). On aura beau louer le contraste suscitĂ© par les tempĂ©raments opposĂ©s des deux acteurs (elle est mesurĂ©e, il est dĂ©sinvolte), ce n’est pas assez pour susciter ne serait-ce qu’un brin d’émotion. Un ennui jusqu’à la fin, donc.

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