Un tchétchène est accusé d'avoir assassiné son beau père, officier russe. Douze jurés sont réunis pour délibérer autour de ce cas, un peu trop limpide...
Depuis « Le barbier de Sibérie » on n'avait pas eu le plaisir de voir un film de Nikita Mikhalkov. Sensé préparer « Soleil Trompeur 2 », le voici finalement de retour avec « 12 », remake à peine voilé de « 12 hommes en colère ». Après une ouverture choc, toute de noir et blanc recouverte, où le réalisateur russe montre un jeune homme à vélo, suppliant sa mère de parler russe, le spectateur se retrouve en quasi huis clos avec les 12 jurés, dans un gymnase. Si on connaît le principe, un seul juré s'opposant initialement à la condamnation d'un tchétchène supposé avoir tué son beau père, officier russe, à coups de couteaux, le fond change ici du tout au tout.
Car Mikhalkov rend son récit dynamique, grâce à de furtifs flash-back, dont l'un, lancinant, où un chien coure sous la pluie, au milieu de décombres, tel l'indice d'une possible révélation d'une vérité cachée ou dévoyée. « 12 » est donc un film politique, qui d'une manière subtile, apporte bien des données sur l'état de la mère Russie et de ses relations avec ses « enfants », libres de partir ou non, sans forcément mordre la main qui les a nourris. Une oeuvre au dénouement triste, qui prône une solidarité qui semble aujourd'hui disparue ou mise en veille par les transitions vers un système individualiste. Un film aussi puissant visuellement que dans sa lecture des enjeux d'un pays encore en devenir.
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