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Années 80, au Paraguay. L’oncle de Renate Costa est retrouvé mort, nu, étendu par terre. Mort « de tristesse » comme lui dit sa famille qui tait son existence, sa vie, ses amours… Sous la dictature de Stroessner, les homosexuels ne sont pas vus d’un bon œil. L’oncle de Renate Costa a fait partie de la « liste des 108 homosexuels », arrêtés et torturés à mort...
Renate Costa est la fille d’un forgeron paraguayen dans la plus grande tradition familiale. Aujourd’hui, elle prend la caméra et se met en scène à la recherche de la vérité sur la vie de son oncle, celui qui préférait la danse à la ferraille. Un homme différent pour un destin à part. Il disparaîtra du jour au lendemain et sera retrouvé mort comme 107 autres homosexuels paraguayens torturés et tués dans la plus grande indifférence d’une famille, d’un peuple, d’un État.
Renate Costa va entreprendre une enquête auprès des siens, des voisins, des amis pour découvrir ce qu’on lui a toujours caché. Ses discussions avec son père sont à la limite du surnaturel. Les mots semblent ne pas vouloir sortir, comme si le poids du passé les retenait. Quand, au contraire, une amie expulse tout ce qu’elle a sur le cœur et pleure de n’avoir que trop longtemps retenu ses paroles et ses larmes.
La caméra de Renate Costa sait merveilleusement se faire discrète tout en saisissant les émotions brutes qui ne nous touchent pas mais nous percutent littéralement. Son film documentaire, au caractère historique mais terriblement intimiste, révèle à la fois l’identité de son oncle et l’histoire de son pays.
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