Les fêtes de Noël. Cette douce période évocatrice de repas en famille, de cadeaux, de neige et de joie généralisée est également un instant magique lorsqu’il est représenté sur la grande toile blanche ! Que ce soit un film pour enfants, une comédie romantique ou un métrage horrifique sanglant, les films de Noël ont un « petit quelque chose » de plus que les autres : une dimension féérique doublée d’une certaine nostalgie qui font que finalement, un « film de Noël» ne sentira jamais le sapin !
Mon père Noël ce héros !
La star incontestée des fêtes de fin d’année, c’est bien entendu le Père Noël !!! Car oui, il existe bien, et il est même la vedette de toute une série de longs métrages. Qu’il soit interprété par Tim Allen à trois reprises dans la trilogie des « Super Noël » (« The Santa Clause ») en 1994 (deux suites en 2002 et 2006) ou bien par Billy Bob Thornton en 2003 dans la comédie « Bad Santa » (écrite par les futurs réalisateurs de « I Love You Phillip Morris ») le Père Noël ne laisse jamais indiffèrent ! Il lui arrive même de réaliser des miracles, comme c’est le cas à deux reprises dans « Miracles sur la 34ème rue » sorti en 1947 (et son remake, datant de 1994). Dans ce dernier, à travers le fait que l’identité du Père Noël soit remise en question, le plus beau cadeau qu’il puisse nous faire est de nous redonner cette innocence, cette joie de croire en lui et cette petite dose d’espoir que cela peut apporter à beaucoup d’enfants. Et ce, même si il n’apparaît qu’en « guest » dans des films comme « Le Monde de Narnia – Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique » (2005), notre gros bonhomme joufflu possède toujours la solution….ainsi qu’une bonne quantité de cadeaux !!!
Mais tout héros possède son Némésis, ou de moins ses fauteurs de trouble. Dans le classique de la littérature enfantine adapté au cinéma sous le titre « Le Grinch » (« How The Grinch Stole Christmas ») en 2000, Jim Carrey campe un personnage maléfique, aigri et jaloux du bonheur que les fêtes peuvent apporter aux gens. L’histoire se termine forcément bien et avec une morale en prime ! En 1984 dans « Gremlins » de Joe Dante, c’est le cadeau qu’un père ramène à son fils qui va être à l’origine d’évènements fâcheux sur fond de sapins et de cantiques de Noël ! Autre cadeau fauteur de trouble, le jouet que tous les enfants désirent et que les parents s’arrachent : Turbo Man dans « La course au jouet » (« Jingle All The Way » 1996) avec Arnold Schwarzenegger. Comme quoi, même l’homme le plus fort du monde ne peut pas lutter contre la frénésie des fêtes !
La magie des fêtes défait les défaites
La force de Noël, c’est avant tout la magie qui opère sur chacun d’entre nous et qui est capable de changer un quotidien parfois morose et difficile à vivre en une avalanche de bons sentiments. Les fêtes de Noël sont capables de tous les miracles : apporter l’amour à chacun d’entre nous comme dans « Love Actually » (2003) de Richard Curtis ou de permettre à une famille de comprendre sa valeur dans « Le chant du Missouri » (« Meet Me In St Louis » 1944) de Vincente Minnelli dans lequel Judy Garland interprète le très beau chant « Have Yourself A Merry Little Christmas ». Les fêtes peuvent également rapprocher les classes sociales et permettent à des hommes de vivre leurs rêves comme dans « Un fauteuil pour deux » (« Trading Places » 1983) de John Landis, dans lequel un clochard (Eddie Murphy) échange sa vie avec un riche businessman (Dan Akroyd). L’un des films les plus représentatifs de ces miracles reste probablement le chef-d’œuvre de Frank Capra « La vie est belle » (« It’s A Wonderful Life ») sorti en 1946 dans lequel un ange va redonner l’envie de vivre au personnage joué par James Stewart et ce pendant les fêtes de Noël.
La magie de Noël…
L’œuvre phare sur Noël reste sans aucun doute le livre de Charles Dickens « A Christmas Carol » qui sera interprété plusieurs fois à l’écran. Ebenezer Scrooge, homme qui ne croit plus en Noël et qui déteste tout le monde, va redécouvrir, grâce à Noël et à ses fantômes, le sens de la vie. Ces adaptations les plus mémorables restent « Fantômes en fête » (« Scrooged » 1988) de Richard Donner et avec Bill Muray dans le rôle principal, « Noël chez les Muppets » (« The Muppet Christmas Carol » 1992) de Brian Henson et surtout l’inoubliable « Le Noël de Mickey » (« Mickey’s Christmas Carol) de 1983. La dernière adaptation en date est « Le drôle de Noël de Scrooge – 3D » (2009) de Rober Zemeckis avec Jim Carrey dans le rôle titre.
…et ses magiciens
Robert Zemeckis n’en est d’ailleurs pas à sa 1ère incursion dans les films de Noël. En 2003, il avait déjà réalisé une aventure pour les enfants « Le Pôle express » (« The Polar Express »), qui contait les aventures d’un jeune garçon s’embarquant dans un train mystérieux alors qu’il doute de l’existence du Père Noël.
Mais si Zemeckis est un passionné des comptes de Noël, celui qui en est un véritable habitué n’est ni plus ni moins que le magicien des années 90, Tim Burton. En 3 films (2 réalisés et 1 produit), Burton va imposer son style au genre. Le plus évident « L’Etrange Noël de Mr Jack » (« A Nightmare Before Christmas » 1993) d’Henry Sellick part de la base d’un thème burtonien s’accordant parfaitement avec les valeurs développées dans les films de Noël : un rejeté, un incompris va réaliser des miracles grâce à (son) esprit de Noël. L’autre « rejeté » burtonien est l’un de ses personnages les plus célèbres « Edouard aux mains d’argent » (« Edward Scissorhands » 1990) où, même si l’imagerie de Noël n’est pas la plus évidente, les thèmes sont bien présents. Enfin, probablement le meilleur film de Burton, « Batman, le défi » (« Batman Returns » 1992) voit également des rejetés de la société (tout comme le Père Noël de « Miracles… ») lutter pour être acceptés, le tout dans une ambiance festive de fin d’année et des décors jonchés de sapins enguirlandés.
Michael Keaton (Batman), interprètera d’ailleurs un autre héros fantastique dans le film « Jack Frost » en 1998. Il y interprète un père décédé, investissant le corps d’un bonhomme de neige afin de faire la paix avec son fils. A ne pas confondre avec le film éponyme sorti un an plus tôt ou cette fois c’est un serial killer décédé qui investit le corps d’un bonhomme de neige afin de semer la panique dans une petite ville !
La poudre ne tombe jamais deux fois au même endroit !
S’il y a bien deux personnes à qui il ne faut pas dire ça, ce sont bien Kevin McCallister et John Mc Clane ! Même combats et mêmes situations pour le gamin de 8 ans et l’inspecteur de police ! Le 1er, héros de « Maman, j’ai raté l’avion » et « Maman, j’ai encore raté l’avion » (« Home Alone » 1990 et « Home Alone 2 : Lost In New York » 1992) doit défaire un duo de cambrioleurs débiles, en protégeant le « sapin familiale », le second dans « Piège de Cristal » et « 58 minutes pour vivre » (« Die Hard » 1988 et « Die Hard 2 : Die Harder» 1990) doit lutter contre des terroristes….à chaque fois qu’il retrouve sa famille pour les fêtes de Noël ! Comme quoi, même pendant les fêtes, les méchants restent en activité, et ce n’est ni le Mel Gibson de « L’arme fatale » (« Lethal Weapon » 1884) avec son trafiquant de drogue écrasant le sapin familiale ou bien encore Ben Affleck et les pères Noël braqueurs du pas terrible « Reindeer Games » de John Frankenheimer sorti en 2000, qui diront le contraire.
Une fête internationale
Bien entendu, il n’y a pas que des films anglophones qui représentent l’esprit de Noël. Chaque pays possède ses propres représentations, qu’elles soient moralistes, tristes ou comiques. Vous les avez vus 3720 fois, ils passent une année sur deux à la télé pendant les fêtes, ce sont bien sur « Les bronzés font du ski » (1979) et « Le père Noël est une ordure » (1982) ! Et nous ne sommes pas sur la touche non plus dans le domaine dramatique, puisque le très beau « L’arbre de Noël » de Terence Young avec William Holden et Bourvil est une histoire très triste et touchante d’un enfant sur le point de mourir qui voudrait que ses derniers vœux soient exaucés.
Enfin, s’il y a également un dernier film à ne pas oublier en cette période de fête, à voir sans hésitation (et il n’est pas assez reconnu car peu médiatisé), c’est le film de Satoshi Kon (qui nous a quitté cette année) « Tokyo Godfathers», car toute la magie de Noël est une fois de plus dans ce film où un homme ruiné, un travesti et une adolescente fugueuse vont trouver, un soir de Noël, un bébé abandonné et décider de retrouver sa mère, le tout en confrontant leur propre passé !
Joyeux Noël à tous… et bons films !!!
François Rey
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