Pour la première fois, l’inspiration me fait défaut pour résumer l’année cinématographique qui vient de s’écouler. L’an passé, à l’heure d’écrire cette brève rétrospective, j’avais encore la tête et le cœur dans l’espace, « dans une galaxie lointaine ». Cette année, "A Rogue One : Star Wars Story" ne m’a jamais fait décoller de mon siège. Alors, je ressors mes petits papiers, j’observe les quelques commentaires que j’ai pu laisser quant aux (nombreux) films vus, et je fais face à l’évidence : aucun long métrage ne m’a profondément marqué, aucune claque visuelle n’est venue réchauffer ma joue. On m’avait pourtant prévenu, mes amis et mes revues de chevet ne cessant de me répéter le même aphorisme : les séries télé sont désormais mieux que le Cinéma. Pensant à 2016, ce sont bien les images de "The Night of", "Strangers Things" ou encore "The OA" qui me viennent à l’esprit. Jamais autant de séries de qualité n’avaient inondés la toile et les écrans.
Néanmoins, à force de persévérance, quelques bribes de souvenirs jaillissent. Je me remémore l’assaut époustouflant de "Nocturama", le montage virtuose de "Steve Jobs", l’authenticité de "L’Économie du couple", la beauté plastique de "Midnight Special" (photo ci-contre) comme la beauté bestiale de "Tu ne tueras point". Je me revois pleurer de rire devant les pérégrinations délirantes de la bande de "Five", tout comme devant l’aventure feel good de Fatsah Bouyahmed dans "La Vache". En remontant le fil, je me rappelle également avoir eu les yeux embués devant l’émouvant "Réparer les vivants", adaptation sublime d’un ouvrage qui l’était tout autant, ou devant "Chorus", chronique subtile et pudique d’un deuil impossible.
Certes, un phénomène d’élévation qualitative a massivement touché les productions télévisuelles. Mais le Cinéma m’a encore quasiment offert tout ce que j’attendais de lui en 2016. La somme de tous ces coups de cœur individuels suffit largement à grossir les rangs de ma dvdthèque (sorte de Panthéon du Cinéma où il est évident que tout le monde se bat pour avoir la chance de figurer au sommet de mon étagère Ikéa). Et si les temps changent, une constante demeure : Marion Cotillard (qui me sert d’indicateur depuis de nombreuses années pour juger la valeur d’une année cinématographique - vous l’aurez compris, l’année de "The Dark Knight Rises" n’était pas un très bon cru). Avec quatre nouveaux films en 2016, la comédienne confirme qu’elle excelle absolument dans tous les registres, y compris lorsque le métrage n’est pas à son niveau. Et tant que Marion continuera à faire du bon, je sais que tout ira bien.
TOP 10 films
1. Steve Jobs, de Danny Boyle
2. Nocturama, de Bertrand Bonello
3. L’Économie du couple, de Joachim Lafosse
4. Réparer les vivants, de Katell Quillévéré
5. Tu ne tueras point, de Mel Gibson
6. Midnight Special, de Jeff Nichols
7. Chorus, de François Deslile
8. Five, de Igor Gotesman
9. Sing Street, de John Carney
10. La Vache, de Mohamed Hamidi
FLOP 5 films
1. Les Visiteurs – La Révolution, de Jean-Marie Poiré (photo ci-contre)
2. Ils sont partout, de Yvan Attal
3. Warcraft, de Duncan Jones
4. Ma loute, de Bruno Dumont
5. Vicky, de Denis Imbert
TOP 5 réalisateurs
1. Mel Gibson (Tu ne tueras point)
2. Danny Boyle (Steve Jobs)
3. Park Chan-Wook (Mademoiseille)
4. Radu Mihaileanu (L’Histoire de l’Amour)
5. Marie-Castille Mention-Schaar (Le Ciel attendra)
TOP 5 acteurs
1. Cédric Khan (L’Économie du couple)
2. Andrew Garfield (Tu ne tueras point)
3. François Civil (Five) (photo ci-contre)
4. George Clooney (Money Monster)
5. Thierry Lhermitte (La Nouvelle Vie de Paul Sneijder)
TOP 5 actrices
1. Marion Cotillard (Juste la fin du monde ; Assassin’s Creed ; Mal de pierres ; Alliés)
2. Valeria Bruni Tedeschi (Folles de joie)
3. Bérénice Béjo (L’Économie du couple)
4. Noémie Lvovsky (Rosalie Blum)
5. Soko (La danseuse ; Voir du pays)
TOP thématique
Les films que l’on pense avoir compris même si c’est le doute persiste
1. Midnight Special, de Jeff Nichols
2. Premier Contact, de Denis Villeneuve
3. The Strangers, de Na Hong-jin (photo ci-contre)
4. 10 Cloverfield Lane, de Dan Trachtenberg
5. American Pastoral, de Ewan McGregor
Révélation de l’année 2016
Lily Rose Depp qui a fait des débuts remarqués aussi bien à l’écran (La Danseuse, Planétarium) que sur les tapis rouges et les affiches publicitaires. Les chiens ne font pas des chats…
Christophe Brangé
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais