DOSSIER

LES MEILLEURS FILMS DE 2015 SELON FRÉDÉRIC WULLSCHLEGER

Quel bilan dresser d’une année cinématographique aussi riche que frustrante ? Riche car des 22 films vus parmi les sorties en salle, un seul m’aura vraiment déplu (l’insupportable "Comme un avion" de Bruno Podalydès). Frustrante car je n’aurais vu que 22 films, sur une année qui promettait pourtant monts et merveilles. Point de Guillermo Del Toro, Steven Spielberg, David O. Russell, Tsui Hark, Joe Wright ou autre Gaspar Noé, donc, mais il sera toujours temps de découvrir leurs œuvres un peu plus tard, lorsqu’elles seront disponibles en vidéo…

En l’état, on pourra toujours retenir de cette année 2016 deux tendances fortes : celle qui voit le cinéma américain questionner son Histoire (chez Denis Villeneuve, Michael Mann ou Clint Eastwood) – tendance à laquelle participe, mais en Espagne cette fois-ci, le jeune Alberto Rodríguez et son étonnant "La Isla mínima" – et celle qui voit certains cinéastes foncer la tête la première dans un imaginaire débridée, et disons le tout net, salvateur (Brad Bird et les magiciens de Pixar en tête).

Deux voies, donc, mais une même volonté d’un cinéma total, ou le fond se fond dans la forme – et "Vice Versa" – et qui aura eu pour lui d’asséner à nos rétines et nos cerveaux, qui n’en demandaient pas tant, une foison d’images fortes amener à imprimer durablement les esprits cinéphiles (le hacking de la centrale nucléaire, Michael Keaton en costume de "Birdman", un renard apprivoisé (photo ci-contre), Luke Skywalker sur son île, les hommes-dragons de l’espace, etc.).

À l’écart des tendances, l’australien virtuose George Miller continue, lui, de n’en faire qu’à sa tête. Refusant la facilité du tout numérique (dans laquelle se vautrera un "Avengers 2" déjà oublié), passant sans sourciller de la fable animée (les sublimes "Happy Feet") à l’actionner post-apocalyptique, osant un cinéma du mouvement pur, Miller réinvente la narration en un culotté et furieux geste de cinéma, imposant son "Mad Max : Fury Road" comme un classique instantané. Vroum !

TOP films
1. Mad Max : Fury Road, de George Miller
2. Sicario , de Denis Villeneuve
3. Hacker, de Michael Mann
4. Vice-Versa, de Pete Docter et Ronnie del Carmen
5. À la poursuite de demain, de Brad Bird
6. Birdman, de Alejandro Gonzalez Iñarritu
7. American Sniper, de Clint Eastwood
8. Le Petit Prince, de Mark Osborne
9. Star Wars Episode VII : Le Réveil de la Force, de J.J. Abrams
10. Jupiter : Le destin de l’univers, de Lana & Andy Wachowski

TOP 5 réalisateurs
1. George Miller (Mad Max : Fury Road)
2. Brad Bird (À la poursuite de demain)
3. Michael Mann (Hacker)
4. Lana & Andy Wachowski (Jupiter : Le destin de l’univers)
5. Alberto Rodríguez (La Isla minima)

TOP 5 acteurs
1. Michael Keaton (Birdman) (photo ci-contre)
2. Bradley Cooper (American Sniper)
3. Ryan Reynolds (The Voices)
4. Benicio Del Toro (Sicario)
5. Will Smith (Diversion)

TOP 5 actrices
1. Emily Blunt (Sicario) (photo ci-contre)
2. Alicia Vikander (Ex_Machina)
3. Charlize Theron (Mad Max : Fury Road)
4. Margot Robbie (Diversion)
5. Maika Monroe (It Follows)

TOP thématique : Les films que j’ai ratés, mais que j’aurais quand même bien aimés voir avant de faire mon top !
1. Crimson Peak, de Guillermo Del Toro (photo ci-contre)
2. Le Pont des espions, de Steven Spielberg
3. Joy, de David O. Russell
4. La Bataille de la montagne du tigre, de Tsui Hark
5. Pan, de Joe Wright
6. Au cœur de l’océan, de Ron Howard
7. Macbeth, de Justin Kurzel

Révélation de l’année 2015
Michael Giacchino. Bon, le compositeur attitré de J.J. Abrams (qui n’a pas mis en musique son "Star Wars", John Williams ayant bien sûr repris du service), n’est pas à proprement parler une révélation. Mais de l’opératique "Jupiter : Le destin de l’univers" (son chef-d’œuvre !) au tribal "Jurassic World", en passant par l’espiègle "Vice Versa" et l’étonnant "À la poursuite de demain", Giacchino aura su ravir nos oreilles et nos esprits, sautant avec aisance de la SF débridée à l’aventure familiale. Un véritable travail d’orfèvre, pour un artiste qui n’a pas fini d’enchanter nos séances de cinéma.