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Les meilleurs films de 2012 selon Christophe Brange


Ah 2012… Quelle belle année ! C’est tout d’abord au cours de celle-ci que je suis arrivé dans l’équipe d’Abus de ciné, le « site qui ne parle que des films qu’il a vus ». Pour ne pas me sentir exclu au sein de cette bande, j’ai donc dû me mettre à regarder des longs-métrages afin de pouvoir les critiquer. Et après un cru 2011 exceptionnel, notamment pour notre production hexagonale, la nouvelle cuvée se maintient à un niveau de qualité malgré quelques couacs.

Ainsi, peu importe le temps qui passe et malgré la menace des Mayas qui pesaient sur les épaules des réalisateurs, certains restent inexorablement de grands cinéastes : Spielberg qui filme les équidés aussi bien que les hommes, Michel Gondry à qui un bus suffit pour faire l’un des meilleurs films de l’année, David Fincher qui maîtrise aussi bien les romans suédois que Facebook, William Friedkin qui s’amuse toujours autant à déconcerter les spectateurs, Jacques Audiard qui s’impose comme le meilleur réalisateur français, Michael Haneke qui n’est pas un grand comique mais définitivement un maestro de la pellicule, et la liste est loin d’être exhaustive…

Toutefois, l’année 2012 fut aussi celle de la déception pour certains grands noms : Clint Eastwood nous a fait beaucoup de peine avec son « J. Edgar », tout comme Tim Burton qu’on croyait définitivement perdu avec « Dark Shadows » (heureusement que le réjouissant « Frankenweenie » nous a rassurés). Quant à Francis Ford Coppola, il est difficile de trouver les mots pour exprimer ce que la vision de « Twixt » a pu procurer chez un inconditionnel du Monsieur comme moi, mais pour trouver une comparaison, c’est un peu comme si mon cœur avait été écrasé à grands coups de pelle et qu’on m’avait brûlé les yeux à l’acide (oui, n’ayons pas peur des mots !). Jason Reitman, avec son « Young Adult », et Christopher Nolan, que l’on pensait déjà ériger comme le Dieu de Gotham City, nous ont également chagrinés, tout comme Tony Kaye, la guitare en bandoulière, qui a raté son retour avec « Detachment ».

Mais ne soyons pas pessimistes. Comme chaque année, 2012 a marqué l’émergence de nouveaux talents. S’il est clair que Beigbeider et Sylvie Testud auraient mieux fait de ne jamais passer derrière la caméra, tout comme leur compatriote allemand Jan Schomburg, certains ont, en revanche, eu la bonne idée de nous offrir leur premier long-métrage. C’est le cas de Sean Durkin, qui signe avec « Martha Marcy May Marlene » un film aussi intelligent qu’envoûtant, d’Evan Glodell et de son surprenant « Bellflower », d’Eli Craig et l’hilarant « Tucker & Dale fightent le mal », Benh Zeitlin et son poétique « Les Bêtes du Sud sauvage »… Et puis, on a également rigolé devant de bonnes productions françaises : « Dépression et des potes », « Radiostars », « Sur la piste du Marsupilami », « Mais qui a re-tué Pamela Rose »…

On pourrait encore écrire tellement de choses sur les 365 jours passés. Mais si je devais ajouter quelque chose, ce serait en vrac : l’omniprésence des super-héros, le rêve éveillé de Jean Dujardin, les pitreries de Jonah Hill (« 21 Jump Street » et « Baby-sitter malgré lui » notamment), Franck Dubosc qui arrête de faire rire (« 10 jours en or »), Rolland Emmerich qui laisse tomber les catastrophes naturelles et les aliens pour Shakespeare, Mel Gibson toujours aussi bad-ass (« Kill the Gringo »), l’univers déjanté de Quentin Dupieux, des films qu’on a adorés mais dont nous ne sommes pas sûrs d’avoir tout compris (« Holy Motors », « Take Shelter »), des films dont on a définitivement rien compris au scénario (« Prometheus » en tête), des métrages sans scénario mais qu’on adore quand même parce qu’il est conseillé de laisser notre cerveau à la maison (« Expendables 2 », « Le Territoire des loups » ou encore « John Carter »).

Si 2012 ne fut pas exceptionnelle, il est certain qu’elle a permis à chacun d’être émerveillé par quelques-unes des pépites qu’elle nous a livrées, offrant à tous une échappatoire toujours aussi exaltante. Si les intérêts financiers priment de plus en plus sur l’aspect artistique, certains continuent de faire de la résistance pour transformer les pellicules en œuvres d’art. Tant que ceux-ci vivront, nous n’avons pas à nous inquiéter pour 2013. Alors 2012, je tiens à te remercier pour tout ça, mais surtout pour avoir mis fin à « Twilight » !

Meilleurs films
1. Cheval de Guerre, de Steven Spielberg
2. De rouille et d’os, de Jacques Audiard
3. Martha Marcy May Marlene, de Sean Durkin
4. Robot and Franck, de Jake Schreir
5. L’Odyssée de Pi, d’Ang Lee
6. Bellflower, d’Evan Glodell
7. The We and the I, de Michel Gondry
8. Le Lorax, de Chris Renaud
9. La Chasse, de Thomas Vinterberg
10. Amour, de Michael Haneke

Pires films
1. Twixt, de Francis Ford Coppola
2. Arrête de pleurer Pénélope, de Corinne Puget et Juliette Arnaud
3. After life, d’Agnieszka Wojtowicz-Vosloo
4. Red State, de Kevin Smith
5. Le Grand soir, de Benoît Délépine et Gustave Kerven

Meilleurs réalisateurs
1. Ang Lee (L’Odyssée de Pi)
2. Jacques Audiard (De rouille et d’os)
3. Michael Haneke (Amour)
4. Benh Zeitlin (Les Bêtes du Sud sauvage)
5. Steven Spielberg (Cheval de guerre)

Meilleurs acteurs
1. Jean-Louis Trintignant (Amour)
2. Mads Mikkelsen (La Chasse)
3. Peter Mullan (Tyrannosaur)
4. Jérémie Rénier (Cloclo)
5. Michael Shannon (Take Shelter)

Meilleures actrices
1. Marion Cotillard (De rouille et d’os)
2. Emmanuelle Riva (Amour)
3. Elizabeth Olsen (Martha Marcy May Marlene)
4. Emilie Dequenne (A perdre la raison)
5. Diane Kruger (Les Adieux à la reine)

Top 5 des films avec des nains ou des « personnes de petite taille »
1. Sur la piste du Marsupilami, d’Alain Chabat (Jamel Debbouze, ça compte… le Marsu aussi)
2. Le Hobbit : un voyage inattendu, de Peter Jackson
3. Projet X, de Nima Nourizadeh
4. Les Kaïra, de Franck Gastambide
5. Blanche-Neige et le chasseur, de Rupert Sanders

Christophe Brange

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