Personnellement, j’ai eu le bonheur cette année de retrouver beaucoup de mes réalisateurs favoris, Wes Anderson dont le décalage de ton me subjuguera toujours, Ben Stiller auteur du mythique “Zoolander”, Woody Allen évidemment, Bent Hamer chef de file d’un cinéma scandinave complètement inédit à mes yeux et enfin Agnès Varda, qui, depuis 50 ans, nous offre avec talent, un point de vue sur le monde totalement éclectique et passionné.
Mais en y regardant bien, 2008 sera pour moi l’avènement du cinéma francophone européen. A commencer par le cinéma belge qui s’est révélé cette année un formidable vivier de talents alors méconnus de ce côté-là de la frontière. Tel Bouli Lanners, qu’on a pu voir en preneur d’otage désopilant dans “J’ai toujours rêvé d’être un gangster”, mais aussi en tueur à gages piteux dans le surprenant “Louise Michel”. Cependant, c’est dans “Eldorado”, où il est à la fois acteur et réalisateur que l’on peut admirer toutes les facettes de son talent. Un film percutant où l’on passe du fou rire aux larmes, le meilleur film de l’année selon moi.
Autre belle surprise belge : “Rumba”, dernière œuvre du couple Abel & Gordon qui, 3 ans après “L’iceberg”, nous offre de nouveau un film atypique aussi comique que poétique.
La Suisse n’est pas en reste avec l’ovni “Home” d’Ursula Meier, essai surréaliste où une famille voit sa maison isolée du reste du monde par une autoroute. Un film bien construit qui laisse la part belle à ses acteurs, et notamment à Olivier Gourmet, génial acteur belge (encore un !) trop souvent cantonné aux seconds rôles.
Du côté hexagonal, 2008 s’avère aussi être un très bon cru. Avec, en tête de liste, 2 films sublimes : “Il y a longtemps que je t’aime” et “Un conte de Noël”. Deux œuvres intimistes qui décortiquent tout en finesse la complexité des histoires de famille. Suivent quelques jolies perles comme “Didine”, “Stella” et le très original “Plaisir de chanter”, petits films sans prétentions mais dont on garde un souvenir ravi.
Je conclurai avec deux films saisissants que j’ai vu dernièrement, “Il Divo” et “Valse avec Bachir” qui, comme “Persepolis”, l’année dernière, retracent des événements marquants de notre histoire contemporaine. Rares sont ces films, qui, en plus, d’être des grands moments de cinéma, éclairent, comme aucun documentaire ne pourrait le faire, des situations politiques complexes.
Gaëlle Bouché
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