DOSSIER

Les meilleurs films de 2007 selon Thomas BOURGEOIS

2007 ne restera pas forcément comme un très grand cru, sans doute parce que les très très grands se partagent entre 2008 (Coen, Burton, Spielberg…) et 2006 (Scorsese, Inárritu, Aronofsky, Verhoeven, Malick…). Cela étant, on a eu droit à quelques beaux films, pas mal de nanars et une quantité de plus en plus impressionnante de films moyens, formatés ou insipides. Signe des temps, mon top 10 inclut 3 suites, 3 excellents films certes, mais cela tend à prouver que le renouvellement et l’inventivité se perdent. Les errances d’illustres cinéastes n’améliorent pas la donne : Soderbergh continue à filmer les vacances à 100 millions de dollars de ses potes Pitt et Clooney, Lynch réalise une œuvre terriblement hermétique (malgré une Laura Dern formidable) et Gus Van Sant semble atteint d’Alzheimer, refaisant le coup de la jeunesse aux cheveux longs qui va mal.

Le salut cette année est passé comme souvent par Pixar. Ratatouille est un de ces moments de bonheur comme seul le studio de John Lasseter peut en offrir. Juste derrière, l’autre choc de l’année, 28 semaines plus tard. Un film de zombie filmé comme un reportage de guerre, un choc assez dingue pour un fan hardcore du genre !!! On retrouve ensuite la crème du cinéma américain (Fincher, Scott, Raimi, Greengrass) et les jolies surprises de 2007. Norway of Life prouve que la Norvège n’est pas qu’un pays de skieur de fond via une fable satirico-tragique justement récompensée à Gérardmer et à laquelle on peut rendre hommage. Hommage également au noir et blanc envoûtant de Control et à la prestation sublime de Sam Riley dans le rôle de Ian Curtis. Hommage ensuite à l’esthétisme désenchanté d’Andrew Dominik et de son Jesse James, peut-être le plus grand film de l’année mais le buzz autour de Brad Pitt a encore une fois parasité sa réception et sa perception. Enfin L’ennemi intime est le seul film français du top. Normal, c’est le meilleur film français de l’année, même si La Môme n’était pas loin avec sa Cotillard d’actrice en reine de 2007.

Mentions spéciales enfin à Tarantino et Rodriguez pour leurs ultra fun Death Proof et Planet Terror, et au néo-zélandais Black Sheep, immense film de moutons tueurs injustement privé de sortie en salles après avoir pourtant triomphé à Gérardmer. Un mot ému sur Die Hard 4, gros plaisir régressif aussi moche et con qu’incroyablement fendard, un mot vraiment ému pour le beau retour de Rocky Balboa qui a frôlé lui aussi le top 10.

Pour le flop, Ocean’s 13 s’impose haut la main non seulement comme le nanar ultime cette année mais aussi et surtout comme une bonne grosse arnaque. Soderbergh faisait son beurre avec le malheur d’autrui on le savait (Erin Brockovich, Traffic), on découvre aujourd’hui qu’il n’a pas peur de prendre son public pour de la merde. Un peu comme le cinéma français qui comme chaque année poursuit son opération bouses avec notamment les magnifiques Pars vite…, l’âge d’homme et Contre-enquête. Enfin LA déception de l’année s’appelle I’m not There. Avec un casting et un réal’ pareil on se demande encore quelle mouche a piqué Todd Haynes de nous livrer ce patchwork indigeste et destructuré.

Reste qu’au final s’il ne fallait retenir qu’une chose de l’année ciné 2007, cela tiendrait en une phrase : « Spider cochon, spider cochon, il peut marcher au plafond… »

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