A la fin de l’année, quand vient le moment de faire le bilan de douze mois de cinéma, on a toujours du mal à trier parmi toutes ces images qui nous sont passées devant les yeux : images éparses, furtives, parfois éblouissantes, souvent décevantes ; images honteuses ou grandioses, décadentes ou pleines d’espoir. Une année de cinéma, c’est un mélange perpétuel de grandes victoires et de cruelles défaites ; en tirer un bilan suppose donc de faire des choix aussi bien émotionnels qu’esthétiques. Mais s’il fallait choisir un axe, 2007 fut, c’est certain, l’année d’une grande diversité.
Qu’a-t-on pu observer dans nos salles en 2007 ?
Des confirmations en pagaille : que Quentin Tarantino aime toujours autant nous faire plaisir (Boulevard de la mort) et que Robert Rodriguez se complaît dans le grand n’importe quoi (Planète terreur), que Michael Bay sera éternellement un bourrin macho (Transformers), que décidément Steve Buscemi adore ennuyer son monde, qu’il soit d’un côté ou de l’autre de l’appareil photo (Delirious et Interview), que Johnnie To n’arrête pas de squatter nos écrans (Election 1 et 2, Exilé), que George Clooney garde son charme même lorsqu’on s’ennuie au cinéma (Ocean’s 13 et Michael Clayton), que Jason Bourne est bien le plus fort de tous (La vengeance dans la peau), et que les Simpson sont bel et bien jaunes (Les Simpson).
Le retour des vieux de la vieille : 2007 aura marqué le grand come-back des anciens du cinoche, ceux à qui on ne la fait pas. Retour réussi (Sidney Lumet, David Cronenberg, Ridley Scott, Francis F. Coppola, Robert Zemeckis, Sylvester Stallone) ou franchement loupé (David Lynch, Wong Kar-wai, Jean-Jacques Annaud).
Le plantage artistique des multiples suites et remakes que le cinéma, principalement hollywoodien mais pas seulement, nous a balancé durant toute l’année : peu de films furent aussi mauvais que Les 4 fantastiques et le surfeur d’argent, L’auberge rouge, La colline a des yeux 2, Die Hard 4, Halloween, Hannibal Lecter : les origines du mal, Shrek le Troisième ou Taxi 4. Même Spider-Man 3 fut une déception, c’est dire !
On aura aussi bien vu que les Français essayent encore de faire du film de genre… mais qu’ils ratent toujours. La preuve : Pars vite et reviens tard, La chambre des morts, Eden Log, Chrysalis, Hellphone, Le deuxième souffle.
Enfin, 2007 nous aura également permis de remarquer que, dans les films, on aime bien les titres avec des indications du temps qui passe : 88 minutes, 7H58 ce samedi-là, 12H08 à l’est de Bucarest, 28 semaines plus tard, 2 Days in Paris, 7 ans. Ca, c’est un coup à prendre un sacré coup de vieux à chaque fois qu’on sort d’une séance…
Eric NUEVO
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