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111 films pour une vision globale du cinema : 3ème partie


Née d’une réaction personnelle à une initiative de "Télérama", dont la rédaction a proposé collectivement, il y a un an, une liste des « 100 meilleurs films de l’histoire », cette liste s’inscrit dans une autre démarche visant à offrir une variété d’œuvres permettant de parcourir l’histoire du cinéma dans son ensemble. En voici la suite… et la fin.

Partie 3 – les années 2000

88) Les Glaneurs et la Glaneuse (2000) d’Agnès Varda
Parce que ce documentaire conjugue la poésie et la bienveillance de sa réalisatrice, et parce qu’il explore quasiment à l’infini le potentiel d’un mot dans le fond comme dans la forme.
89) Le Goût des autres (2000) d’Agnès Jaoui
Parce que le goût des autres peut devenir le nôtre, et parce que les scénarios d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri proposent un humour singulièrement mélancolique.
90) In the Mood for Love (2000) de Wong Kar-waï
Parce que le cinéma hong-kongais ne se résume pas aux films d’action et que les robes de Maggie Cheung revêtent une grande importance dans cette histoire d’adultère.
91) Requiem for a Dream (2000) de Darren Aronofsky
Parce qu’il s’agit d’une expérience hypnotique, que la fusion musicale entre Clint Mansell et le Kronos Quartet fait des étincelles, et que l’on se dit finalement que tout individu est accro à quelque chose (et pourquoi pas au cinéma).
92) Tigre et Dragon (2000) d’Ang Lee
Parce que les arts martiaux n’avaient sans doute jamais été aussi magnifiquement chorégraphiés à l’écran et que ce récit a permis de ressusciter un genre spécifiquement chinois : le wu xia pian.
93) Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet
Parce que ce film donne envie de faire du bien autour de soi et de profiter du temps présent, et parce que Jeunet cultive son art du détail et de l’anecdote cocasse.
94) Mulholland Drive (2001) de David Lynch
Parce que l’on ne comprend pas forcément tout mais que cela n’empêche pas d’être embarqué dans l’univers baroque et surréaliste de Lynch.
95) La Cité de Dieu (2002) de Fernando Meirelles et Kátia Lund
Parce qu’il s’agit d’une plongée dynamique et sans concession au sein des favelas, et que la photographie et la musique transmettent le soleil du Brésil.
96) L’Homme sans passé (2002) d’Aki Kaurismäki
Parce que la thématique de l’amnésie colle parfaitement au style minimaliste du cinéaste finlandais.
97) Dogville (2003) de Lars von Trier
Parce que cette œuvre se situe à mi-chemin entre théâtre et cinéma, et que cet OVNI formel réinvente le concept de décor pour mieux interroger la pression sociale.
98) Elephant (2003) de Gus Van Sant
Parce la narration éclatée et la multiplication des points de vue sont déroutantes et que le réalisateur se garde bien de donner une explication simpliste aux gestes fous des lycéens tueurs de Columbine auquel le récit fait référence.
99) Lost in Translation (2003) de Sofia Coppola
Parce que la réalisatrice propose un choc des solitudes qui mélange humour et dépression, et parce que même la lumière peut s’y avérer sensuelle.
100) Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) de Kim Ki-duk
Parce que ce film contemplatif sud-coréen est une vraie méditation cinématographique.
101) Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry
Parce que Gondry est un as du bricolage onirique, que Charlie Kaufmann est un scénariste iconoclaste, et que Kate Winslet et Jim Carrey excellent à contre-emploi.
102) Babel (2006) d’Alejandro González Iñárritu
Parce que c’est un film choral en forme de puzzle universel.
103) Shortbus (2006) de John Cameron Mitchell
Parce que c’est un cas rare de film « non pornographique » avec des scènes non simulées qui tente de donner une vision positive et épanouie de la sexualité.
104) Valse avec Bachir (2008) d’Ari Folman
Parce que le documentaire d’animation est une forme originale qui permet de parler de sujets complexes et parce que c’est un exemple de cinéaste qui questionne la légitimité de la politique de son propre pays.
105) Incendies (2010) de Denis Villeneuve
Parce que c’est une tragédie qui s’inscrit à la fois dans la tradition du théâtre antique et dans la modernité pour sa vision du Moyen Orient.
106) Inception (2010) de Christopher Nolan
Parce que le montage explore à merveille différentes couches de réalité et de temporalité, et que ce récit réinvente le film de braquage.
107) Tomboy (2011) de Céline Sciamma
Parce que ce film vaut toutes les explications sur le concept de genre et les stéréotypes filles-garçons.
108) Une séparation (2011) d’Asghar Faradi
Parce qu’un film iranien n’a sans doute jamais été aussi universel et accessible, et que la distribution est impeccable.
109) Timbuktu (2014) d’Abderrahmane Sissako
Parce que le cinéaste mauritanien s’empare de la problématique terroriste avec un mélange de gravité, d’humour et de poésie.
110) Winter Sleep (2014) de Nuri Bilge Ceylan
Parce que le cinéma turc n’est pas seulement fait de nanars et de clichés virils.
111) Toni Erdmann (2016) de Maren Ade
Parce qu’il faut se méfier des a priori qu’on peut avoir sur un long film allemand qui se déroule en Roumanie, et parce qu’on passe du rire aux larmes en un instant.

Lire la première et deuxième partie de cet article.

Raphaël Jullien

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