PORTRAIT

ROBERT DOWNEY JR.

Interprète

Portrait

©Warner Bros. France

Devenu le Hit Man du cinéma hollywoodien, Robert Downey Jr. n’a pas toujours été le héros des temps modernes qu’il incarne désormais. Sa carrière peut s’assimiler à un champ de mine, alternant grosses productions et films plus intimistes, le tout entrecoupé de nombreux séjours par la case désintox. Avant de revenir sur le devant de la scène dans les années 2000, c’est d’abord dans l’ombre qu’il a combattu ses propres démons.

Né le 4 Avril 1965 dans le célèbre quartier de New York, le Greenwich Village, « The Village » pour les intimes, Robert a toujours bercé dans le milieu du cinéma. Petit, il accompagne fréquemment son père, réalisateur et producteur de cinéma, sur les différents plateaux de tournage. Tout de suite, le petit garçon s’épanouit sur les plateaux, préférant jouer devant une caméra qu’avec les autres garçons de son âge. C’est alors tout naturellement que son père le fait apparaître dans plusieurs de ses longs-métrages (« Pound », « Moment to Moment » ou encore « Up the Academy »). Les activités du Papa Downey obligent, la famille déménage beaucoup et peu à peu, le petit Robert se renferme sur lui-même, s’adaptant très difficilement à toutes ses écoles. Le cinéma devient alors son exutoire. Après le divorce de ses parents, l’enfant et le patriarche se stabilisent à Los Angeles où Robert poursuit ses études. Mais les rêves du jeune adolescent sont ailleurs et très vite, il décide de quitter l’école pour effectuer différents petits boulots et avoir du temps pour se consacrer à sa passion. Il multiplie alors les rôles dans différentes pièces de théâtre et à l’âge de 16 ans, il prend la décision de partir à New York pour pouvoir lancer sa carrière, sûr de son talent.

Il obtient alors différents seconds rôles, notamment dans « Baby it’s you » en 1983 et dans « Une créature de Rêve » en 1985. Néanmoins, il reste cantonné à des rôles très secondaires et la notoriété n’est pas encore au rendez-vous. Cela va rapidement changer avec sa participation régulière à la troupe de Saturday Night Live pour l’année 1986. On commence alors à parler d’un jeune prometteur et c’est en démontrant ses talents comiques qu’il fut remarqué pour son premier grand rôle, film pourtant dramatique. C’est ainsi qu’il interprète avec force et subtilité un cocaïnomane dans le film « Neige sur Beverly Hills » de Marek Kanievska. La critique unanime salue alors sa performance, mais malheureusement l’acteur va tomber dans les mêmes travers que son personnage. Il enchaîne alors les séries B voire Z, souvent dans un état que la morale réprouve et l’on voit mal comment les espoirs placés en lui vont pouvoir se concrétiser. Après une longue traversée du désert, son salut semble arriver en 1993 avec « Short Cuts » de Robert Altman et son interprétation mémorable de Chaplin dans le biopic de Richard Attenborough, prestation qui lui vaut une nomination à l’Oscar du Meilleur Acteur. Mais ses démons sont toujours présents, la drogue et l’alcool étant devenus son pain quotidien, il a pris l’habitude de faire quelques séjours en prison pour ses excès. Pour autant, il parvient à maintenir sa carrière par parcimonie et enchaîne quelques prestations remarquées, notamment son rôle de l’officier John Royce dans « U.S. Marshals » ou encore dans « Prémonitions » (1999) et « Gothika » (2004). Il en profite aussi pour revenir à ses premières amours de comédie à la télévision, à partir de 2000, grâce à la série « Ally McBeal » qui lui permet de remporter un Golden Globe. Cependant, encore une fois, l’histoire se termine mal et Robert Downey Jr. est exclu de la série après une énième arrestation. Cette fois, c’est l’humiliation de trop, il décide alors de reprendre sa vie en main et de se purger afin de pouvoir étreindre son destin de grand acteur.

Tel un phénix, il revient plus affûté que jamais sur les plateaux de tournages, les problèmes de santé en moins, le talent à son paroxysme. Décidé à prouver qu’il est capable de tout jouer, il enchaîne les prestations marquantes (« Good Night and Good Luck » de George Clooney, « Raymond », « Fur » ou encore « Zodiac » de David Fincher). C’est tout naturellement qu’il va s’imposer en tête d’affiche de deux franchises les plus célèbres et rentables de la décennie : « Iron Man » et « Sherlock Holmes » qui redynamite l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle. Superstar adulée, il continue à s’illustrer dans des comédies dont l’hilarant « Tonnerre sous les Tropiques » de Ben Stiller ou plus récemment « Date Limite ».

Se sauvant lui-même, il a désormais pris l’habitude de sauver le monde dans ses différents projets cinématographiques. Plus talentueux que jamais, c’est tout naturellement que sa côte de popularité est à son summum. Les suites de ses franchises étant déjà prévues, la carrière Robert Downey Junior n’est pas prête de s’éteindre, prouvant à tout le monde qu’une traversée du désert, ça permet de se remettre les idées au clair !

Le saviez-vous ?

Robert a fondé avec sa Femme Susan sa propre maison de production en 2010, bien-nommée « Team Downey ».

Filmographie sélective

2012 : Avengers, de Joss Whedon
2012 : Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres, de Guy Ritchie
2010 : Date Limite, de Todd Phillips
2010 : Iron Man 2, de Jon Favreau
2010 : Sherlock Holmes, de Guy Ritchie
2009 : Le soliste, de Joe Wright
2008 : Tonnerre sous les Tropiques, de Ben Stiller
2008 : Iron Man, de Jon Favreau
2007 : Zodiac, de David Fincher
2007 : Fur : un portrait imaginaire de Diane Arbus, de Steven Shainberg
2006 : Good Night, and Good Luck, de George Clooney
2006 : A Scanner Darkly, de Richard Linklater
2005 : Kiss Kiss, Bang bang, de Shane Black
2004 : Gothika, de Mathieu Kassovitz
1999 : Premonitions, de Neil Jordan
1994 : Shorts Cuts, de Robert Altman
1993 : Chaplin de Richard Attenborough
1990 : Air America, de Roger Spottiswoode
1988 : Neige sur Beverly Hills de Marek Kanievska
1986 : Une créature de rêve, de John Hughes
1983 : Baby, it’s you, de John Sayles

Christophe Brange
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