PORTRAIT

BENEDICT CUMBERBATCH

Interprète

Portrait

Benedict Cumberbatch est né le 19 juillet 1976 à Londres, il est le fils de deux acteurs anglais, Wanda Ventham et Thimothy Carlton Cumberbatch. Il hésite tout d’abord à garder ce nom de famille, imprononçable selon lui. Il faut dire que les surnoms dont il a été affublé depuis tout petit sont légion. Il aime à raconter qu’un de ses camarades de classe le surnommait : « Bendy dick come on my baps ». Mais il finit par changer d’avis sur les conseils avisés de quelqu’un de son entourage.

Dès sa plus tendre enfance, Il évolue dans le milieu artistique et côtoie en même temps la haute société britannique en intégrant la prestigieuse « Harrow school ». Son instruction, son incroyable voix de baryton ainsi que son physique élégant, l’amèneront à jouer les personnages de la haute société anglaise. Ce coté chic, « posh » en anglais, lui sera d’ailleurs souvent reproché, alors qu’il s’efforce toujours de ne pas perdre de vue les réalités de la vie et de rester dans la mesure du possible accessible et proche des gens. Ce qui le conduira à prendre une année sabbatique après ses études, afin d’enseigner l’anglais dans un monastère tibétain. De même qu’il n’a pas peur de casser cette image d’aristocrate coincé en se tournant en dérision. Lors de son arrivée aux Emmy de 2012, il n’hésite pas à se coller deux papiers sur le front pour protéger du soleil les cicatrices dues à la colle du masque de Frankenstein qu’il venait de jouer au National Theatre de Londres. En quelques minutes ces images feront le tour du monde.

Son premier contact avec la scène eut lieu à l’âge de 13 ans, avec « Le songe d’une nuit d’été », pièce de Shakespeare dans laquelle il interpréta … Titania la reine des fées, école de garçons oblige. Mais sa carrière théâtrale ne commence réellement qu’en 2001. Après avoir étudié à la London Academy of Music and Dramatic Art, il joue dans de nombreuses pièces classiques et il est nommé au « Laurence Olivier Award » pour son interprétation de Tesman dans Hedda Gabler en 2005.

On le voit également à la télévision, il est engagé pour des seconds rôles dans « Hearbeat », « Tipping the velvet », « Silent witness », « Cambridge spies », « Spooks » et « Fortysomething » où il donne la réplique à Hugh Laurie.

En 2004, il obtient le rôle de Stephen Hawking qui marquera un véritable tournant dans sa carrière. Il interprète avec générosité et justesse ce génie de la physique atteint de dystrophie neuromusculaire. Sa capacité à exprimer le déclin physique progressif sans jamais tomber dans la caricature démontre déjà l’immensité de son talent. Il sera d’ailleurs nommé pour le BAFTA du meilleur acteur et remporte la Nymphe d’or du meilleur acteur au Festival de Télévision de Monte Carlo. Il apparaitra également dans le téléfilm « Stuart : a life backwards », ainsi que dans plusieurs mini séries : « Last enemy », « Small island » et « To the ends of the earth » dont le tournage en Afrique du Sud faillit lui couter la vie. Il fut en effet victime d’un violent « car jacking » durant lequel ses ravisseurs menacèrent à plusieurs reprises de l’exécuter lui et ses amis, avant de finalement les abandonner sur le bord d’une route.

C’est en 2006 qu’il débute sa carrière au cinéma avec « Starter for ten » avant d’interpréter William Pitt dans « Amazing Grace », ce qui lui vaudra une nomination au London Film Critics Circle Award dans la catégorie meilleure révélation. Il obtiendra plusieurs seconds rôle dans « Atonement », « The other Boleyn girl », « The whistleblower », mais aussi des rôles plus conséquents dans « Wreckers » et « Third star ».

Mais ce n’est qu’en 2010 qu’il obtiendra un véritable succès public, lorsque Steven Moffat lui proposera d’incarner le personnage de Sherlock Holmes remis au gout du jour. Cette série aura un succès phénoménal au Royaume Uni, elle déchainera les passions au même titre que le « Docteur Who ». Chaque épisode et tout particulièrement le dernier de la saison 2, sera étudié, analysé, décortiqué dans un nombre incalculable de blogs et autres tumblr. Si Sherlock doit son succès a l’imagination et à l’inventivité incontestées de Mark Gatiss, Steven Moffatt et Steve Thompson coscénaristes de la série, l’alchimie qui existe entre les différents acteurs y est certainement aussi pour beaucoup. Les protagonistes s’apprécient et cela se voit. Martin Freeman (John Watson) et Benedict Cumberbatch sont devenus de grands amis et leur complicité est la même à la ville qu’à l’écran. De même qu’on ne pouvait trouver mieux qu’Una Stubbs pour jouer Mrs Watson, la gouvernante de Sherlock Holmes. En effet, elle est une des grandes amies de la mère de Benedict et le connaît depuis tout petit. Ce cercle d’intimes va d’ailleurs s’agrandir puisque l’on sait depuis peu qu’Amanda Abbington, épouse de Martin Freeman vient de rejoindre l’équipe pour la troisième saison.

Fort du succès de Sherlock, Benedict Cumberbatch entre dans la cour des grands en 2011, en rejoignant le casting de « La taupe », puis celui de « Cheval de guerre ». (Spielberg serait, parait-il, fan de la série).

2011 est également l’année où il retrouve les planches avec l’adaptation de « Frankenstein » par Danny Boyle. Il jouera les deux rôles principaux, le docteur et sa créature, en alternance avec Johnny Lee Miller. Son interprétation à couper le souffle est saluée par la critique et lui vaudra de gagner conjointement avec son partenaire le prix Laurence Olivier du meilleur acteur.

S’il alterne les apparitions au cinéma, à la télévision (on l’a récemment vu dans « Parade’s End » aux côtés de Rebecca Hall) et au théâtre, il est aussi régulièrement présent sur l’antenne de la BBC, où il interprète notamment le commandant Martin Crieff, au côté de Roger Allam dans le désormais culte… et brillant « Cabin pressure », petit bijou radiophonique déjanté de l’inénarrable et talentueux John Finnemore.

Ce boulimique de travail qui enchaîne les tournages, sera bientôt à l’affiche de « Star Treck into darkness » de J.J. Abrams, « Osage county » de John Wells, « Twelve years a slave » de Steve McQueen, « The fifth estate », un biopic sur Julian Assange, et bien sur dans la très attendue troisième saison de « Sherlock ».

Véritable caméléon , il repousse à chaque fois un peu plus les limites du jeu d’acteur, et épouse parfaitement les personnages qu’il incarne , au point d’être physiquement différent à chaque rôle. C’est à coup sur l’étoile montante du cinéma anglo-saxon. Il y a en effet fort à parier que bien qu’imprononçable pour beaucoup, le nom de Benedict Cumberbatch soit d’ici peu sur toutes les lèvres.

Filmographie sélective

2013 : Star Trek Into Darkness, de J.J. Abrams
2012 : Le Hobbit : un voyage inattendu, de Peter Jackson
2011 : Cheval de guerre, de Steven Spielberg
2011 : La Taupe, de Tomas Alfredson
2010 : We are four lions, de Chris Morris
2009 : Création, de Jon Amiel
2008 : Deux sœurs pour un roi, de Justin Chadwick
2007 : Reviens-moi, de Joe Wright
2006 : Amazing Grace, de Michael Apted

Corinne Pujol
Partager cet article sur Facebook Twitter