© Zelig Films Distribution
Le jour de la naissance de sa fille, Danielle se rend compte qu’elle n’avait aucune envie d’être mère. Face à la joie du reste de la famille, elle culpabilise de n’éprouver aucune affection pour son bébé et sombre petit à petit dans une relation paranoïaque avec l’enfant. 25 ans plus tard, totalement dépressive, elle est hospitalisée dans une clinique de luxe où sa psychanalyste tente de la soigner au risque de ne pas en sortir indemne...
Un bon conseil pour vous mesdames : si vous êtes enceinte, abstenez vous d’aller voir ce film ! En effet, “L’amour caché” relate la thérapie d’une femme qui a sombré dans la dépression en devenant mère. Lors de cette analyse, Danielle ne découvre pas de traumatisme enfouis mais reviens, un à un, sur les moments qui révèlent son obsession de croire sa fille fautive de son désespoir. De multiples flash-backs où l’on comprend que dès la naissance de Sophie, Danielle ne ressent absolument rien envers ce petit être qu’elle vient d’expulser de ses entrailles. Pour palier ce manque d’amour elle arrête de travailler afin d’être présente, au moins physiquement, auprès de sa fille. Malheureusement aucun déclic ne se produit et leur relation va empirer jusqu’à la haine.
Une fois adulte, Sophie a réussi là où a échoué sa mère, elle est maman à présent et déborde d’amour pour sa fille. Danielle, par contre, est rongée par l’angoisse et les insomnies. Un mal-être qui va devenir l’objet principal du film. Et le réalisateur ne se contente pas de décrire la souffrance de la mère, il veut aussi provoquer le malaise chez le spectateur. Photographie glaciale et épurée, musique saccadée et crispante, gros plans sur Isabelle Huppert consumée par la détresse (il faut reconnaître que l’actrice excelle dans ce genre de rôle), tout est mis en œuvre pour nous plonger dans un profond désarroi. Malheureusement à trop vouloir déranger, le réalisateur ne procure aucune émotion. Au contraire on est très vite agacé par cette succession de crises. Et même si les cinq dernières minutes offrent un dénouement plutôt inattendu, on ressort de ce film plus irrité que bouleversé.
Les relations conflictuelles mère-enfant constituent un sujet sensible qui a inspiré nombre de cinéaste. S’en dégagent souvent des œuvres sincères et poignantes. Pour exemple, le percutant “J’ai tué ma mère” de Xavier Dolan. Sorti il y a un mois à peine, ce film québécois vous transportera d’émotions. A l’inverse “L’amour caché” relève davantage de la performance psychanalytique que de la fiction. Une œuvre difficile, à ne pas voir un dimanche pluvieux de novembre.
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