affiche film

© Walt Disney Studio Motion Pictures France

EVERYBODY’S FINE


un film de Kirk Jones

avec : Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale, Sam Rockwell, James Frain, Katherine Moening


Frank est un retraitĂ©, veuf, vivant seul, qui prĂ©pare la visite de ses quatre enfants pour le weekend. Malheureusement, le soir mĂȘme, ceux-ci se dĂ©sistent un Ă  un. Bien que son mĂ©decin lui ait dĂ©conseillĂ© de voyager Ă  cause de ses problĂšmes cardiaque, Frank va tout de mĂȘme faire le tour des Etat Unis, pour surprendre un Ă  un ses enfants, installĂ©s aux quatre coins du pays...


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Photo film

Conventionnel

Une production Miramax-Disney dotĂ©e d’une affiche digne des plus niaises comĂ©dies amĂ©ricaine, cela n'est jamais de bonne augure. La distribution bien allĂ©chante pour inciter le grand public Ă  se dĂ©placer pour voir la nouvelle petite comĂ©die dramatique donneuse de leçons et de valeurs « made in America »: tous les Ă©lĂ©ments Ă©taient prĂ©sents. Avant mĂȘme d’y aller, on pouvait flairer dĂ©jĂ  l’ennui, le lisse, le gentiment gentillet.

Au final, « Everybody’s fine » rĂ©pand bien Ă©videment les valeurs de l’oncle Sam avec une miĂšvrerie pour le moins prononcĂ©e. Cependant, le film a le mĂ©rite d’évoquer l’éclatement de la cellule familiale dans notre sociĂ©tĂ© moderne et la solitude inhĂ©rente Ă  la vieillesse. « Everybody’Fine » offre donc quelques rares mais belles sĂ©quences Ă  l’image de ces pilotis d’oĂč nous parviennent les conversations tĂ©lĂ©phoniques des enfants Ă  propos de la subite disparition du frĂšre cadet, qu’ils veulent Ă  tout prix cacher Ă  leur pĂšre.

Frank Ă©tait d’ailleurs si exigeant avec ses enfants que chacun lui cache ses imperfections, qu’elles soient d’ordre professionnelles ou familiales. On dĂ©couvre donc un par un les simulacres de sa progĂ©niture au grĂšs de ses visites aux quatre coins des USA. Seulement, au lieu de vraiment travailler ses personnages, Kirk Jones prĂ©fĂšre nous les prĂ©senter via leurs possessions et leurs logements. Du coup, le film accuse une superficialitĂ© handicapante qui empĂȘche quelque peu l’empathie de pĂ©nĂ©trer. Seul, Frank, en personnage principal, est assez bien nuancĂ©.

De Niro revĂȘt pour l’occasion l’échine courbĂ©e d’un papi au grand cƓur qui contraste avec les rĂŽles cabotins qu’il a pris l’habitude de jouer ces derniĂšres annĂ©es. Ses enfants apparaissent sous les traits de Kate Beckinsale (une directrice d’agence de pub), Drew Barrymore (danseuse Ă  Las Vegas) et du trĂšs estimĂ© Sam Rockwell en « chef d’orchestre ». Aucun des acteurs ne se dĂ©marque vraiment, et on a mĂȘme l’impression qu’ils se cantonnent au strict minimum. La direction d'acteurs a certainement dĂ» ĂȘtre quasi-absente, mais Ă©tant des comĂ©diens chevronnĂ©s, ils offrent chacun des jeux convenables qui n’entaillent en rien la crĂ©dibilitĂ© de l’ensemble.

En bref, on est vraiment loin de la verve cinglante d’un « City Island » ou de l’originalitĂ© touchante de « Monsieur Schmidt ». Kirk Jones ne sort pas une seule situation des sentiers battus d’Hollywood et se limite Ă  refaire un film de NoĂ«l oĂč tout le monde se rĂ©unira trĂšs heureux autour d’une belle grosse dinde.

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