© Walt Disney Studio Motion Pictures France
Frank est un retraitĂ©, veuf, vivant seul, qui prĂ©pare la visite de ses quatre enfants pour le weekend. Malheureusement, le soir mĂȘme, ceux-ci se dĂ©sistent un Ă un. Bien que son mĂ©decin lui ait dĂ©conseillĂ© de voyager Ă cause de ses problĂšmes cardiaque, Frank va tout de mĂȘme faire le tour des Etat Unis, pour surprendre un Ă un ses enfants, installĂ©s aux quatre coins du pays...
Une production Miramax-Disney dotĂ©e dâune affiche digne des plus niaises comĂ©dies amĂ©ricaine, cela n'est jamais de bonne augure. La distribution bien allĂ©chante pour inciter le grand public Ă se dĂ©placer pour voir la nouvelle petite comĂ©die dramatique donneuse de leçons et de valeurs « made in America »: tous les Ă©lĂ©ments Ă©taient prĂ©sents. Avant mĂȘme dây aller, on pouvait flairer dĂ©jĂ lâennui, le lisse, le gentiment gentillet.
Au final, « Everybodyâs fine » rĂ©pand bien Ă©videment les valeurs de lâoncle Sam avec une miĂšvrerie pour le moins prononcĂ©e. Cependant, le film a le mĂ©rite dâĂ©voquer lâĂ©clatement de la cellule familiale dans notre sociĂ©tĂ© moderne et la solitude inhĂ©rente Ă la vieillesse. « EverybodyâFine » offre donc quelques rares mais belles sĂ©quences Ă lâimage de ces pilotis dâoĂč nous parviennent les conversations tĂ©lĂ©phoniques des enfants Ă propos de la subite disparition du frĂšre cadet, quâils veulent Ă tout prix cacher Ă leur pĂšre.
Frank Ă©tait dâailleurs si exigeant avec ses enfants que chacun lui cache ses imperfections, quâelles soient dâordre professionnelles ou familiales. On dĂ©couvre donc un par un les simulacres de sa progĂ©niture au grĂšs de ses visites aux quatre coins des USA. Seulement, au lieu de vraiment travailler ses personnages, Kirk Jones prĂ©fĂšre nous les prĂ©senter via leurs possessions et leurs logements. Du coup, le film accuse une superficialitĂ© handicapante qui empĂȘche quelque peu lâempathie de pĂ©nĂ©trer. Seul, Frank, en personnage principal, est assez bien nuancĂ©.
De Niro revĂȘt pour lâoccasion lâĂ©chine courbĂ©e dâun papi au grand cĆur qui contraste avec les rĂŽles cabotins quâil a pris lâhabitude de jouer ces derniĂšres annĂ©es. Ses enfants apparaissent sous les traits de Kate Beckinsale (une directrice dâagence de pub), Drew Barrymore (danseuse Ă Las Vegas) et du trĂšs estimĂ© Sam Rockwell en « chef dâorchestre ». Aucun des acteurs ne se dĂ©marque vraiment, et on a mĂȘme lâimpression quâils se cantonnent au strict minimum. La direction d'acteurs a certainement dĂ» ĂȘtre quasi-absente, mais Ă©tant des comĂ©diens chevronnĂ©s, ils offrent chacun des jeux convenables qui nâentaillent en rien la crĂ©dibilitĂ© de lâensemble.
En bref, on est vraiment loin de la verve cinglante dâun « City Island » ou de lâoriginalitĂ© touchante de « Monsieur Schmidt ». Kirk Jones ne sort pas une seule situation des sentiers battus dâHollywood et se limite Ă refaire un film de NoĂ«l oĂč tout le monde se rĂ©unira trĂšs heureux autour dâune belle grosse dinde.
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