affiche film

© SND

ELLE L’ADORE


un film de Jeanne Herry

avec : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Pascal Demolon, Olivia CĂŽte, Nicolas Bridet...

Muriel est esthĂ©ticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, et adore raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel est aussi fan n°1 du chanteur Ă  succĂšs Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie. Une nuit, Vincent sonne Ă  sa porte. C’est toute sa vie qui bascule : elle est entraĂźnĂ©e dans une histoire qu’elle n’aurait pas osĂ© inventer



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Photo film

La groupie du chanteur

Comme son nom ne l’indique pas, Jeanne Herry n’est autre que la fille de Julien Clerc et Miou-Miou. En sachant cela, difficile de ne pas guetter dans ce scĂ©nario de premier film des indices mettant en lumiĂšre d’éventuelles traces autobiographiques. Mais rien Ă  signaler lĂ -dessus. Cependant, le titre du film, qui Ă©voque Ă©trangement le refrain d’une cĂ©lĂšbre chanson de Michel Berger, installe d’emblĂ©e un lien avec l’univers du spectacle et du show-biz en concentrant l’intrigue sur une groupie un peu timbrĂ©e, incarnĂ©e par une Sandrine Kiberlain qui n’est dĂ©cidĂ©ment jamais meilleure que lorsqu’elle essaie de l’ĂȘtre pour de vrai (si vous n’ĂȘtes pas convaincu, revoyez "Rien sur Robert" ou "9 mois ferme"). La voilĂ  manipulĂ©e par son idole de chanteur populaire (Laurent Lafitte, impeccable dans le registre de l’étourdi paumĂ©) qui cherche alors un moyen de se sortir d’une situation aussi maladroite que profondĂ©ment dĂ©licate
 En rĂ©vĂ©ler davantage serait faire preuve de traĂźtrise, nous en resterons donc lĂ  pour ce qui est de l'intrigue.

Contre toute attente, au beau milieu d’un ocĂ©an de « purges » hexagonales et pseudo-populaires qui vident les salles obscures de 2014 autant qu’ils assĂšchent le lac Ă  fous rires, "Elle l’adore" fait figure d’ülot rassurant. Un film on ne peut plus rĂ©jouissant car faisant preuve d’un Ă©quilibre parfaitement dosĂ© entre une pure situation de comĂ©die ubuesque et un canevas de thriller hitchcockien lĂ©gĂšrement dĂ©glinguĂ©. On le sait, la comĂ©die est depuis toujours une affaire de mĂ©canique avant tout, et Jeanne Herry, en rĂ©glant aussi bien son minutage, rĂ©ussit toujours Ă  crĂ©er la surprise, dissĂ©minant ses informations tout au long d’un montage bien charpentĂ© et gĂ©nĂ©rant quelques surprises qui accrochent immĂ©diatement. Et mĂȘme si elle se perd parfois dans une sous-intrigue adultĂšre Ă  base de disputes entre flics (dont l’utilitĂ© se limite Ă  offrir une porte de sortie lors du final), elle se rattrape sur son couple vedette, pour le coup Ă©loignĂ© de l’image d’un tandem angĂ©lique : d’un cĂŽtĂ©, la mythomane barrĂ©e, et de l’autre, l’égoĂŻste inavouĂ©. Pourtant, aucune antipathie lĂ -dedans, juste le plaisir entretenu de voir jusqu’oĂč leur « association » va les mener, entre tensions dĂ©lirantes (pour eux) et bouffĂ©es d’hilaritĂ© (pour nous). On n’en demandait pas plus.

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