affiche film

DETENTION


un film de Jospeph Kahn

avec : Josh Hutcherson, Shanley Caswell, Spencer Locke, Dane Cook...

Dans la petite ville de Grizzly Lake tout s'agite. Un tueur déguisé comme le bogueyman du dernier film d'horreur à la mode se met à décimer des élèves du lycée. Dans ce même lycée, Clapton Davis, l'élève le plus populaire, doit éviter le quaterback vedette voulant le tuer depuis qu'il sort avec sa petite amie, et en même temps récolter un 18/20 ou sauver le monde si il veut avoir son diplôme...


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Photo film

Khaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !

Sortie en DVD et Blu-ray le 8 août 2012

Difficile de rester de marbre devant un film comme "Detention" ! Si certains spectateurs auront l'impression d'avoir été effectivement en détention pendant toute la durée du métrage alors que d'autres auront complètement suivi et adhéré à ce trip filmique, force est de constater que Joseph Kahn a su livrer un film qui vous fera forcement réagir à la sortie de la salle (encore faut-il que le film sorte chez vous... Vous êtes en France ? Pas de chance alors...).

En matière de pot-pourri filmique, références avouées ou non, personne n'était allé aussi loin que Joseph Kahn et ce, certainement pour de bonnes raisons. La recette du film est simple ; mélangez dans l'ordre que vous voulez les éléments suivants : « Lost », « Retour vers le futur », « Donnie Darko », « La mouche », « Massacre à la tronçonneuse », « La 4eme dimension », « Star Wars », « Star Trek » (double dose ici), le cinema de John Hughes - "The Breakfast Club" et "La Folle journée de Ferris Bueller" en tête, le cinéma de Greg Araki, le teen-movie, les Backstreet Boys, les Hanson, 50 Cents, « Scream », les neo-slashers, « Torque », « Scott Pilgrim vs The World », Facebook, « Angela 15 ans », « Lolita malgré moi », Sting et Police, les films de Patrick Swayze, les films de Steven Seagal, MTV ou TOUT autre élément de la pop culture occidentale depuis le début des années 80 (mis a part les super-héros, Kahn n'étant probablement pas fan de comics) et vous obtenez "Detention". Ne pas oublier un montage digne des montagnes russes d'Europapark, des dialogues débités en rafale et parsemés de langage geeko-sms, de l'humour bien dosé, quelques litres de sang, une DeLoreane en forme d'ours et une bonne grosse dose de "Whatthefuck" (ATTENTION SPECTATEUR : si tu ne comprends pas cette dernière expression, ce film t'es fortement déconseillé. Si le tutoiement t'as déplu, fuis ce film !).

Vous l'aurez compris, l'overdose arrive très rapidement. Dès le générique d'ailleurs où il vous sera absolument impossible de lire tous les noms des équipes technique et artistique à l'écran, tellement leur présence n'excède pas la seconde, le tout fondu dans une succession de plans rapides et un décor plus que fourni. Celui de Kahn est d'ailleurs inscrit en lettres de vomis au fond d'une cuvette par le héros que nous avons suivi sur son skateboard tout au long de la séquence. Faut-il y voir un signe qu'il cherchait à nous affliger et a réussi ? C'est bien possible. Ce qui pouvait passer sur un film conceptuel comme "Scott Pilgrim Vs The World" ne fonctionne plus ici. Kahn a beau maîtriser sa double casquette de réalisateur et de monteur, le manque d'inspiration du aux boulets référentiels qu'il se traîne à longueur de métrage l'empêche de décoller.

Mais "Detention" possède une double face. En le prenant comme un film à sketchs, l'ensemble devient beaucoup plus digeste. Sa crise identitaire ne se résout pas pour autant, mais on ne peut lui enlever son audace, son non respect des codes narratifs (même si cela apporte son lot de lourdeurs, notamment dans le segment rappelant "Lolita malgré moi") et la présence de Joseph Kahn. Certes, Kahn n'est pas Kubrick, mais vaut bien tous les Michael Bay et autres clippers originaires des 90's dont il serait le parvenu de la bande, le laissé pour compte après le nullisime "Torque", ersatz de "Fast and Furious" (qui rappelons le était réalisé par ce réalisateur sans âme qu'est Rob Cohen) avec des motards.

"Detention" a beau donc être bancal, mal rythmé, sans identité réelle à première vue, il n'en reste pas moins un film qui marque, qui ne laisse pas insensible (vous le détesterez ou l'adulerez immédiatement) et qui pourrait devenir culte très rapidement ! C'est là tout le paradoxe et la magie du film.

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